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vendredi 17 juin 2016

Homélie du 12ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 19 juin 2016

Il y a des choses, dans la vie, que nous décidons une fois pour toutes, et il y en a d’autres auxquelles il faut s’attaquer à nouveau chaque jour. Il est question des deux dans l’Evangile d’aujourd’hui. Certaines décisions sont déterminantes pour l’avenir, comme par exemple le choix d’un métier. En cette fin d’année scolaire, avec son cortège d’examens, les jeunes le savent bien. Il s’agit de prendre telle ou telle direction. Ce chemin va orienter la plupart du temps une partie de la vie, avec parfois des imprévus car, plus que jadis, la flexibilité, la remise en question, la mobilité font partie de la vie professionnelle.
 
La plus grande décision à prendre concerne sans doute la vie privée et familiale : la décision qui va consister à faire le choix d’un(e) autre dans le mariage, la décision de devenir parents et de fonder une famille. Et même si les relations tournent plus souvent aujourd’hui que jadis à la séparation, cette décision reste néanmoins fondamentale et profonde. J’en suis témoin en recevant les fiancés qui se préparent au mariage. Quand bien même ils ne seront pas en mesure de résister aux attaques de la vie, ils ont bien conscience – à ce moment-là – de faire un choix existentiel.
 
Les prêtres n’échappent pas à un tel engagement. Sans doute, comme pour vous tous qui vous vous êtes engagés un jour, nous découvrons sans cesse que cet engagement premier, aussi fondamental qu’il soit, ne suffit pas. Il faut sans cesse le renouveler. Il n’est pas automatiquement garanti, et celui qui a le bonheur que son choix de vie tienne vraiment sait très bien – s’il est honnête ! – que ce n’est pas évident.  Il y a toujours des crises, des traversées du désert, des doutes, des phases sombres où tout menace de s’écrouler, où plus rien ne paraît sûr. Lorsqu’on surmonte ces moments, on sait très bien que ce n’est possible qu’avec la grâce de Dieu. Et quand on chute, il ne faut jamais oublier que la miséricorde divine ne nous laisse pas tomber.
 
Dans la vie de foi, ces deux mêmes aspects sont, eux aussi, présents : la décision pour la vie, et le combat qu’il faut mener chaque jour, ce que Jésus appelle « la croix quotidienne ». Jésus demande à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? ». Cette interrogation ne supporte pas de tergiversation, de remise au lendemain. Elle appelle une réponse claire, nette et concise. Elle demande non une réflexion mais un élan du cœur. C’est ainsi que la réponse de Pierre résonne comme une décision déterminante de sa vie quand il confesse : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu ».  C’est plus qu’une profession de foi dite du bout des lèvres. Il franchit un pas dans la confiance, dans la foi, qui va être décisif pour son avenir.
 
Décider de croire en Dieu, décider de se mettre en route à la suite du Christ engage la vie. C’est ce que suggérait Jésus ressuscité à l’apôtre Thomas : « Cesse d’être incrédule ! Sois croyant ! ». Passe à la vitesse supérieure, décide-toi, mets-toi en route. C’est encore l’expérience que les apôtres ont faite quand Jésus les a appelés à Le suivre. Ils ont tout laissé pour partir avec lui. Il y a bien une radicalité dans notre réponse. Souvent nous tentons de l’édulcorer pour « mieux faire passer la pilule ». Pour nous convaincre que nous pouvons rester dans notre confort, que cela ne change au fond pas grand-chose. C’est faux. Suivre Jésus est un acte fort. Une décision qui bouscule. Un engagement qui rend plus heureux, plus libre.
 
Pour tenir dans ce choix sans devenir des chrétiens-éteignoirs, pisse-vinaigre, rabat-joie, il faut chaque jour renouveler son « oui ». Le faire en nous laissant rejoindre par la présence du Christ, dans le cœur à cœur avec Lui dans la prière. Accepter la croix de chaque jour, c’est alors accepter la mise à l’épreuve de nos engagements. C’est pourquoi il est si important de faire son signe de croix. Il nous dit : sois fidèle dans ton choix de vie, même s’il est ta croix quotidienne. Je la porte avec toi.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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