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vendredi 6 mai 2016

Homélie du 7ème dimanche de pâques (C) - 8 mai 2016

Il est émouvant de voir quelqu’un prier. Nous avons tous, sans doute, encore en mémoire, des images de Jean-Paul II qui arrivait, même au milieu des foules, à s’immerger dans la prière et le recueillement. Que se passe-t-il donc dans le cœur de celui qui prie. Qu’est-ce qui le pousse  prier ? Prier est un comportement quasi-naturel de l’homme. Dans toutes les civilisations, dans toutes les religions, de tout temps, il y a toujours eu des hommes qui ont prié. Même dans nos sociétés hyper-sécularisées, qui prétendent pouvoir se passer de Dieu, la prière reste présente. Pas forcément la prière envers Dieu, mais sous des formes diverses envers toutes les divinités censées le remplacer avantageusement. Qu’est-ce que prier apporte ? A quoi cela sert-il ? La prière est-elle une pieuse illusion, une espèce de placebo efficace parce que nous nous l’imaginons ?
Une chose est sûre : la prière renseigne sur celui qui prie. Pour quoi prions-nous ? Que demandons-nous à Dieu ? Comment prions-nous ? Est-ce que ma prière n’est faite que de demandes ? Est-ce que je pense aussi à remercier Dieu ? Quand est-ce que je prie ? A tous moments, ou seulement quand cela va mal ? La prière est-elle une composante habituelle et naturelle de ma vie ? Devient-elle pour ainsi dire une seconde nature ? Ai-je trouvé la prière qui me va, celle qui s’accorde à mon tempérament, à mon rythme de vie ? Ou bien, est-ce que j’en profite pour ne pas prier, à défaut d’avoir trouvé cette prière ajustée ? Quoi qu’il en soit : dis-moi comment tu pries, et je te dirai qui tu es !
C’est la prière de Jésus qui nous apprend le mieux qui il est dans toute la profondeur de son mystère. Nous savons en définitive peu de choses du contenu de sa prière, mais nous savons avez certitude qu’il a beaucoup prié et souvent, parfois des nuits entières, de préférence en des lieux déserts, dans la montagne, dans la nature, mais aussi dans les maisons de prière, les synagogues et au Temple à Jérusalem. Certains paroles de sa prière nous sont parvenues : elles sont brèves mais lourdes de sens, comme celles adressées à son Père au moment de sa mort sur la croix : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » ; « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! ». Ce qui caractérise le plus la prière de Jésus, c’est sa familiarité avec Dieu qu’il appelle : « Père », « papa ». C’est aussi par ce mot que commence la prière la plus longue et la plus dense que nous ayons de Jésus, et dont la fin correspond à l’évangile que nous entendions. C’est aussi de cette manière qu’il enseigne ses disciples à prier, en se tournant vers Dieu qui est Père.
Jésus prie pour les siens, il sait qu’il n’est plus pour longtemps auprès d’eux. Il les confie à ce Père des cieux. Et il prie en même temps pour tous ceux qui à l’avenir croiront en lui. Pour que d’autres puissent croire en lui après son départ, il a besoin de témoins qui parlent de Lui. Sa grande prière de demande à son Père est : « que tous soient un ». Pour que les témoins soient crédibles, ils doivent être un, comme Lui, Jésus, a toujours été un avec Dieu, son Père. Si les croyants entre eux ne forment qu’une bande de querelleurs, ils ne peuvent pas être des témoins crédibles de Jésus. Comment pourraient-ils convaincre les autres de l’amour de Jésus s’ils ne s’aiment pas entre eux ?
 
On comprend donc clairement ici ce à quoi Jésus tient le plus. Le monde doit reconnaître l’amour que Dieu a pour Lui. Cela doit être tangible, visible et vécu. Cet amour doit animer le cœur des siens, pour jaillir des cœurs et pour toucher les cœurs. Jésus ne demande pas d’abord la santé, le succès, le bien-être pour les siens. Il ne réclame que l’amour. Car c’est tout ce qu’il faut. Cela dit tout de Lui.
 
AMEN.
 
 
Michel Steinmetz

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