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samedi 14 mai 2016

Homélie de la solennité de Pentecôte (C) - 15 mai 2016

La Pentecôte, la fête de l’Esprit Saint ! A quoi discernons-nous que l’Esprit Saint est à l’œuvre, et pas simplement une illusion quelconque, ou même « l’esprit du vin doux » qui enivre ? Où l’Esprit de Dieu est-il à l’œuvre, et où est-ce seulement l’esprit du temps ? Où est la distinction entre l’Esprit Saint, qui est représenté par une colombe, et n’importe quoi d’autre ? Qu’est-ce qui est vraiment une inspiration de l’Esprit Saint, et qu’est-ce qui est simplement ma propre idée? Il est nécessaire de faire une distinction entre les esprits ! Le grand saint Ignace de Loyala avait déjà, au XVIe siècle, repérer que plusieurs esprits nous habitent : certains nous poussent à la joie, d’autres à la déprime, certains sont source de consolation, d’autres de désolation, certaines mouvances de l’âme conduisent à Dieu et d’autres en détournent. Il y a ces esprits et il y a l’Esprit, celui qui est la marque de la présence et de l’action de Dieu. Je vais essayer, en me fondant sur la Bible, de citer quelques caractéristiques de l’Esprit Saint, qui nous aident à distinguer entre son œuvre et les autres esprits. Que nous enseigne la fête de la Pentecôte?
 
D'abord l’Esprit Saint donne du courage. Les apôtres timorés, barricadés devinrent des hommes qui osent se mettre en marche pour parler de Jésus et raconter ce .qu’ils ont appris sur Dieu. Ils ne le font pas avec prétention, ou en prenant de haut, mais dans un langage courant et compréhensible pour beaucoup. Leurs auditeurs se sentent interpellés. Leurs paroles vont droit au cœur des personnes. Cela vient de l’Esprit Saint.
 
Si nous poursuivons la lecture du passage sur la Pentecôte dans la Bible, nous trouvons une deuxième caractéristique de l’Esprit Saint. Les Actes relatent comment Pierre se met à prêcher au peuple rassemblé, et le texte dit « qu’entendant cela beaucoup eurent le cœur transpercé », et que beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole devinrent croyants. L’Esprit Saint touche le cœur des personnes, mais d’une manière très particulière, non pas en les accusant, en les blessant, en les détruisant, mais en suscitant une conversion des cœurs. Pourquoi y a-t-il si souvent des personnes qui ont l’impression que l’Église ne fait que condamner et rejeter ? Le jour de la Pentecôte, Pierre a osé dire la dure vérité à ses auditeurs : Jésus, le Juste, vous l’avez fait mourir, mais Dieu l’a ressuscité des morts. Pierre a dit les choses par leur nom, cependant il l’a fait d’une manière qui ne condamnait pas mais qui ébranlait les cœurs et suscitait remords et conversion. Cela aussi est une caractéristique sûre de l’Esprit Saint. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « le Consolateur ». Il a dévoilé la vérité, non comme un journaliste qui fait des révélations, non en accusateur, mais dans l’amour. Là où l’Esprit Saint agit, la vérité est dite avec amour, elle peut alors être acceptée, même si elle fait mal.
 
Et nous arrivons à la troisième caractéristique de l’Esprit Saint : la joie. La Pentecôte fit naître beaucoup de joie dans le petit groupe de la première Église de Jérusalem, et aussi chez tous ceux qui y affluaient. La Pentecôte ne fut pas une kermesse, ni un supershow, et l’enthousiasme suscité n’était pas de l’amusement mais de la joie. Et cette joie fut communicative et attirante. A la fin du récit de la Pentecôte le texte dit : Il s’adjoignit ce jour-là environ trois mille âmes. Personne ne les a contraintes. C’est la joie qu’ils ont constatée chez les premiers chrétiens qui les ont attirés.
 
N'aurions-nous pas besoin d’une nouvelle Pentecôte ? N’aurions-nous pas besoin de nous laisser renouveler par l’Esprit de Dieu, celui qui loin de nous bercer d’illusions, nous fait nous regarder, regarder notre monde et notre prochain avec la bonté de Dieu ? Cet Esprit fera souvenir, en nous, de la présence de Jésus à jamais vivant.
 
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz
 
 

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