La Pentecôte, la fête de l’Esprit Saint ! A quoi
discernons-nous que l’Esprit Saint est à l’œuvre, et pas simplement une
illusion quelconque, ou même « l’esprit du vin doux » qui enivre ? Où l’Esprit
de Dieu est-il à l’œuvre, et où est-ce seulement l’esprit du temps ? Où est la
distinction entre l’Esprit Saint, qui est représenté par une colombe, et n’importe
quoi d’autre ? Qu’est-ce qui est vraiment une inspiration de l’Esprit Saint, et
qu’est-ce qui est simplement ma propre idée? Il est nécessaire de faire une
distinction entre les esprits ! Le grand saint Ignace de Loyala avait déjà, au XVIe
siècle, repérer que plusieurs esprits nous habitent : certains nous
poussent à la joie, d’autres à la déprime, certains sont source de consolation,
d’autres de désolation, certaines mouvances de l’âme conduisent à Dieu et
d’autres en détournent. Il y a ces esprits et il y a l’Esprit, celui qui est la
marque de la présence et de l’action de Dieu. Je vais essayer, en me fondant
sur la Bible, de citer quelques caractéristiques de l’Esprit Saint, qui nous
aident à distinguer entre son œuvre et les autres esprits. Que nous enseigne la
fête de la Pentecôte?
D'abord l’Esprit Saint donne du courage. Les
apôtres timorés, barricadés devinrent des hommes qui osent se mettre en marche
pour parler de Jésus et raconter ce .qu’ils ont appris sur Dieu. Ils ne le font
pas avec prétention, ou en prenant de haut, mais dans un langage courant et
compréhensible pour beaucoup. Leurs auditeurs se sentent interpellés. Leurs
paroles vont droit au cœur des personnes. Cela vient de l’Esprit Saint.
Si nous poursuivons la lecture du passage sur la
Pentecôte dans la Bible, nous trouvons une deuxième caractéristique de l’Esprit
Saint. Les Actes relatent comment Pierre se met à prêcher au peuple rassemblé,
et le texte dit « qu’entendant cela
beaucoup eurent le cœur transpercé », et que beaucoup de ceux qui avaient
entendu la parole devinrent croyants. L’Esprit Saint touche le cœur des
personnes, mais d’une manière très particulière, non pas en les accusant, en
les blessant, en les détruisant, mais en suscitant une conversion des cœurs.
Pourquoi y a-t-il si souvent des personnes qui ont l’impression que l’Église ne
fait que condamner et rejeter ? Le jour de la Pentecôte, Pierre a osé dire la
dure vérité à ses auditeurs : Jésus, le Juste, vous l’avez fait mourir, mais
Dieu l’a ressuscité des morts. Pierre a dit les choses par leur nom, cependant
il l’a fait d’une manière qui ne condamnait pas mais qui ébranlait les cœurs et
suscitait remords et conversion. Cela aussi est une caractéristique sûre de
l’Esprit Saint. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « le Consolateur ». Il a
dévoilé la vérité, non comme un journaliste qui fait des révélations, non en
accusateur, mais dans l’amour. Là où l’Esprit Saint agit, la vérité est dite
avec amour, elle peut alors être acceptée, même si elle fait mal.
Et nous arrivons à la troisième caractéristique
de l’Esprit Saint : la joie. La Pentecôte fit naître beaucoup de joie dans le
petit groupe de la première Église de Jérusalem, et aussi chez tous ceux qui y
affluaient. La Pentecôte ne fut pas une kermesse, ni un supershow, et l’enthousiasme suscité n’était pas de l’amusement
mais de la joie. Et cette joie fut communicative et attirante. A la fin du
récit de la Pentecôte le texte dit : Il
s’adjoignit ce jour-là environ trois mille âmes. Personne ne les a
contraintes. C’est la joie qu’ils ont constatée chez les premiers chrétiens qui
les ont attirés.
N'aurions-nous pas besoin d’une nouvelle
Pentecôte ? N’aurions-nous pas besoin de nous laisser renouveler par l’Esprit
de Dieu, celui qui loin de nous bercer d’illusions, nous fait nous regarder,
regarder notre monde et notre prochain avec la bonté de Dieu ? Cet Esprit
fera souvenir, en nous, de la présence de Jésus à jamais vivant.
AMEN.
Michel Steinmetz †
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