A la fin
du récit sur l’ « ascension au ciel » de Jésus, il y a cette
révélation : « Ce Jésus, qui d’auprès de vous, a été enlevé au ciel
viendra comme cela, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le
ciel ». Quand doit-il revenir ? Comment cela va-t-il arriver, et
où ? Mais surtout : est-ce que cette histoire de l’ascension et du
retour du Christ est crédible ? Est-ce qu’une personne raisonnable et
éclairée peut y croire vraiment ?
Oui, elle le peut. Et, je vais vous faire une
confidence : j’y crois. Et je veux y croire. Je pense que je suis en
pleine possession de ma raison, quand je vous dis cela. Je le suis comme tous
ceux qui professent leur foi dans le Credo
et disent : « Nous croyons en un seul Seigneur Jésus-Christ… Il est
monté aux cieux… et il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les
morts ; son règne n’aura pas de fin ».
Bien sûr, je serai incapable de dire quand cela
va arriver. J’ai énormément de mal, aussi, à m’imaginer comment cela va se
produire. Certains en font leur fond de commerce, dans les sectes, et vous
affirment tout de go que cela se passera à tel ou tel moment et de telle ou
telle manière. Ils se rendent même ridicules, car, à chaque fois, leur
prévision est remise en cause. Je ne sais pas tout, mais je suis sûr que ce
sera un jour merveilleux. Je n’y crois pas parce que j’ai déjà compris, mais
parce que Jésus l’a promis. Je crois en sa Parole, parce que j’ai confiance en
Lui et qu’il est digne de foi. C’est pourquoi j’attends avec un profond désir
qu’il revienne dans la gloire.
Mais une telle attente n’est-elle pas insensée,
alors que deux mille ans ont passé et que rien ne semble venir à
l’horizon ? Les premières générations de chrétiens pensaient que le retour
du Christ serait imminent et qu’ils ne verraient pas la mort avant d’avoir vu
ce jour arriver. Combien de générations depuis n’ont pas prié dans le Notre Père : « Que ton Règne
arrive ! ». Mais il n’est toujours pas arrivé. Ou pas complètement.
Pourquoi Jésus n’est-il toujours pas revenu ? Cette espérance n’est-elle
pas vaine ? N’y a-t-il pas là matière à désespérer ? Je me demande si
la réponse n’est pas finalement tout simple et pleine de bon sens : parce
que Jésus veut que nous y assistions. S’il était déjà revenu, l’Histoire serait
déjà finie, et nous ne serions plus, vivants, de ce monde. Un jour viendra la
fin du monde et de l’Histoire. Nous ne savons pas quand, mais nous savons
seulement qu’il en sera ainsi. Jésus a dit clairement : « Il ne vous
appartient pas de connaître les temps et moments que le Père a fixés de sa
seule autorité ». Bien que je ne sache pas quand ce sera, je suis
cependant dans la joie et la gratitude que Dieu ait attendu après moi. Que sa
patience s’exerce encore pour permettre au plus grand nombre de participer à ce
jour merveilleux. Dieu veut que nous
assistions à la grande fête de son règne, quand, enfin, il n’y aura plus ni
larmes, ni douleur, ni mal, ni mort.
Sommes-nous ici sur terre dans une sorte
d’horrible salle d’attente de gare en attendant le train de la vie éternelle,
du règne de Dieu, qui a pris du retard ? Certes, la vie ici-bas est un
temps d’attente, un passage, un pèlerinage. Le paradis, notre éternelle
demeure, ne viendra définitivement qu’avec le retour de Jésus. Mais pour ce
temps intermédiaire, ici et maintenant, Jésus ne nous a pas condamnés à une
attente oisive. Aa contraire, il nous a accordé une force toute spéciale,
« la force de l’Esprit-Saint ». Elle nous aide à ne pas nous
décourager dans les épreuves de notre pèlerinage sur terre, à ne pas baisser
les bras face aux difficultés, à garder l’espérance, et surtout la charité. Là
où sont amour et charité, Jésus est déjà un peu de retour et se laisse
entrapercevoir l’éclat de son retour.
AMEN.
Michel
Steinmetz †
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