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samedi 21 mai 2016

Homélie de la solennité de la sainte Trinité (C) - 22 mai 2016

Est-ce que nous devons tout nous dire, ou bien devons-nous nous cacher certaines choses ? Franchise en tout, ou réserve ? Jésus semble être plutôt pour une certaine réserve : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter à présent ». Veut-il épargner ses disciples ? Les considère-t-il comme immatures ? N’est-il pas franc avec eux, ou bien est-il d’une patience pleine d’égards vis-à-vis d’eux ?
 
C'est une question que nous nous posons souvent dans notre vie quotidienne. Jusqu’où pouvons-nous tout nous dire ? Quand devons-nous nous ménager les uns les autres ? Faut-il être d’une franchose impitoyable ? Chacun connaît cette maxime : toute vérité n’est pas bonne à dire. Faut-il pour autant se complaire en petits mensonges, sous prétexte de charité, d’une vérité qui pourrait « faire mal » ? Vous connaissez cela dans la vie de couple, les relations familiales, ou parfois douloureusement dans un contexte de maladie quand tombe un diagnostic. Comme toujours, la règle ne peut être ici que l’amour et la charité. Jésus n’a pas dit tout de suite à ses disciples ce qui allait leur arriver. Il a pris des précautions avec eux, il a pris en considération ce qu’ils pouvaient supporter à l’instant. Il savait qu’il leur fallait du temps pour comprendre bien des choses, que pour être prêts à cela, ils devaient d’abord faire leurs propres expériences.
 
Qu'est-ce que Jésus sous-entendait dans le « beaucoup » que ses disciples ne pouvaient pas encore comprendre ? Je crois que Jésus parle ici à chacun de nous : il y a des choses qui seraient maintenant trop pénibles pour toi, si tu les connaissais. Comme la souffrance qui va t’arriver dans la vie, ou les affres du vieillissement que nous aurons parfois accumulées par nos propres fautes.
C’est bien ainsi, que nous ne connaissions pas l’avenir, nous ne devons pas essayer de savoir par avance ce qui va nous arriver, demain, dans le futur. Car Jésus nous a fait un cadeau d’un accompagnateur qui nous conduit pas à pas : l’Esprit-Saint. « Il vous guidera vers la vérité tout entière ». Je n’ai pas besoin de savoir aujourd’hui de quoi demain sera fait, mais j’ai besoin aujourd’hui, demain, chaque jour, de quelqu’un qui m’aide à avancer sur mon chemin. Ce conseiller, cet assistant, c’est l’Esprit-Saint, l’Esprit, la force de Dieu lui-même, Celui qui me donne « aujourd’hui le pain de ce jour ». Je crois que cela nous ferait du bien à tous, d’être plus attentifs à cette « boussole intérieure », de mieux écouter cette voix intérieure par laquelle Dieu nous conduit pas à pas et en tout sécurité.
 
Comment se laisse-t-on conduire par l’Esprit-Saint ? Il n’existe pas de recette toute faite, mais l’expérience nous apprend à mieux percevoir, à être plus sensibles aux petits signes que nous fait l’Esprit de Dieu. Cheminer attentivement entre les balises posées délicatement dans nos vies par l’Esprit mène à des résultats surprenants. Nous acquerrons plus de confiance, d’espérance, d’assurance. L’Esprit fait grandir en nous de multiples vertus. Pourquoi ? Parce que nous nous fions plus à Dieu qui, par l’intermédiaire de cet accompagnateur intérieur, nous guide de telle sorte que ce soit pour notre bien, que nous ayons assez de force pour tout supporter. Alors nous prendrons nous-mêmes plus de précautions vis-à-vis des autres quant à ce que nous pouvons leur dire, leur demander sans trop présumer de leurs forces.
 
Cet Esprit donné par Jésus pour aller avec Lui vers le Père fait de la Trinité que l’Eglise honore en ce jour bien plus qu’un vague concept, qu’une réalité qui s’imposerait à nous. La Trinité, c’est l’autre nom pour dire que Dieu est amour. Il aime en aimant un autre que Lui. Il nous aime au point de vouloir nous attirer à Lui. C’est ce que nous nous rappelons à chaque fois que nous traçons sur notre propre corps, sur tout ce que nous sommes de vivant, le signe de la croix de Jésus, avec ces paroles : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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