Profession de foi des jeunes
C'est aujourd’hui un jour bien particulier,
dans une année bien particulière ! Chers jeunes, en ce dimanche qui suit
la fête des Pâques, vous faites votre profession de foi. Vous reprenez
pleinement à votre compte les engagements du baptême que vos parents ont pris
pour vous, il y a plusieurs années. Vous le faites le jour où, dans l’Eglise
des premiers siècles, les baptisés venaient de déposer l’aube blanche de leur
baptême – reçue dans la nuit de Pâques – pour prendre place avec les fidèles.
C’est le jour aussi qu’on appelle depuis l’an 2000, selon la volonté du pape
Jean-Paul II, le dimanche de la Miséricorde. Nous fêtons ce jour dans une année
toute entière consacrée à la Miséricorde : c’est le Jubilé désiré par le
pape François.
Ce mot de « miséricorde », on
l’entend assez souvent dans nos églises. Mais qu’évoque-t-il au juste pour
vous ? Son origine latine nous donne une première indication
précieuse : elle allie la « misère », au mot « cœur ».
Souvent vous dites que telle ou telle situation est « une misère ».
On se plaît aussi à parler des misères dans le monde : les guerres, les
mouvements de populations, les famines. Cette misère du monde, vous l’avez un
peu touchée du doigt en rencontrant ceux qui ont dû la vivre. Je pense à nos
amis irakiens. Nous aussi, à notre manière, nous côtoyons la misère :
celle de notre société tout près de nous car nous connaissons tous des gens qui
souffrent du chômage, de la maladie, de la pauvreté, mais celle encore qui nous
est personnelle.
Vous commencez à vous rendre compte, dans les
adultes en devenir que vous êtes, de la dureté et de la beauté de la vie, deux
choses qui sont indissociablement mêlées. Vous ne supportez plus qu’on vous
traite comme des enfants (et vous avez raison), mais sans doute que l’horizon
des responsabilités de la vie adulte qui se dessine vous angoisse. C’est là, en
ce jour, que vous avez à vous souvenir que Dieu est miséricorde. Rattachons le
mot « cœur » à celui de « misère ». Dieu a toujours un cœur
ouvert. Il est prévenant, au sens où il est toujours « devant ». Il
nous précède. Au jour de votre baptême, Dieu vous a choisis, appelés pour vous
aimer à tout jamais. Vous avez du prix aux yeux du Seigneur. Si son cœur est
énorme, il sait aussi que votre cœur est bon, et qu’il peut encore s’élargir,
prendre de l’ampleur.
Nous l’entendions à l’instant dans les
lectures, la miséricorde de Dieu pour nous est générosité, compassion
brûlante : « Tous étaient guéris » parmi les foules qui
s’approchent avec foi des Apôtres. La miséricorde divine prend encore le visage
du Christ qui dissipe les ténèbres par sa victoire de Ressuscité :
« Ne crains pas… je détiens les clés de la mort et du séjour des
morts ». Avec quelle délicatesse encore, il rejoint ses disciples encore
emmurés dans leur peur : « La paix soit avec vous ! ». Lui
qui est le bon berger, il ne va pas abandonner la brebis de ce petit troupeau
qui s’entête à demander des signes. Seul contre tous, Thomas pose ses
conditions pour croire. Que fait Jésus ? Il ne le rabroue pas. Il accède à
sa demande avec douceur, il présente son corps blessé avec une bouleversante
simplicité : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ». Puis
il l’appelle à accepter enfin cette nouvelle présence : « Cesse
d’être incrédule. Sois croyant. ».
Chers jeunes, même quand nous avons du mal à
croire, que nous doutons, que nous demandons des preuves, Dieu ne s’impatiente
pas. Il reste à nos côtés et se tient présent. Ayez à cœur de vous ouvrir à
cette présence. Le Christ est partout ! Il est là dans l’eucharistie qui
est une nourriture dans notre vie de foi ; Il nous parle dans les
Ecritures ; Il se laisse toucher dans les sacrements ; Il est là dans
le visage de ceux qui souffrent ; Il est avec nous quand nous souffrons.
Rappelez-vous un instant ce que vous faisiez il y a quelques années quand,
enfant, vous tombiez. Là, par terre, vous appeliez à l’aide : Papa, Maman…
Et vous tendiez les bras vers eux pour qu’ils vous aident à vous relever. Dieu
est un père. Alors quand vous tombez, quand vous avez le sentiment de ne pas
être à la hauteur, faites de même : appelez Dieu à l’aide ! Tendez
les bras vers Lui. Il vous relèvera.
AMEN.
Michel
Steinmetz †
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