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mardi 22 mars 2016

Homélie du Saint Jour de Pâques - 27 mars 2016

 
 
Il y a quelques heures encore, nous étions à genoux au tombeau. Nous contemplions le corps défiguré de Jésus, déformé par les souffrances de sa Passion et par le poids du péché des hommes qu’il emmenait avec Lui au sépulcre. La pierre avait été roulée pour le grand repos, le repos de Dieu, le shabbat, ce jour pendant lequel on ne pouvait laisser les corps en croix. Dans cette inactivité, Dieu ne chômait pas. Il préparait la création nouvelle. Nul ne connaît l’heure de la victoire du Christ. Nul n’en a été directement témoin. La seule preuve, c’est l’absence du corps, la pierre roulée, et le suaire laissé là, bien en l’état. Personne ne sait comment la nuit s’est transformée en lumière du matin de Pâques. Ce que nous savons, c’est que nous en avons reçu toutes les grâces.
 
Il y a quelques heures encore, nous ne pension qu’à une chose : le Seigneur est mort, tous nos espoirs semblaient réduits à néant. A quoi bon le suivre, si Lui aussi devait finir comme nous tous ? Voilà que nous sommes devant un tombeau vide. C’est un absent qui nous mobilise et nous rassemble. Déroutante situation, ne trouvez-vous pas ? Nous sommes devant le vide et c’est lui qui devrait nous réjouir. Le tombeau est vide, comme nous-mêmes nous sommes vides. N’entendez pas cela au sens où l’on pourrait penser que l’on se sent vidé de l’intérieur, sans âme, sans ressort spirituel, sans espérance. C’est précisément tout le contraire qui se produit ici et que Pierre et Jean vont venir constater à la hâte.

 
Le vide fait place à la vie. Tout simplement. Parce que le péché, le mal et la mort sont mis au sépulcre. Dans la tombe. Ils y restent, morts et enterrés. Par contre, Jésus, lui, n’en reste pas prisonnier. Il a traversé la mort. Une raideur nous empêche encore de constater que la Vie est devant nous, comme le Ressuscité nous appellera à le suivre, Lui qui ne cesse de nous précéder.

 
Pâques, c’est notre jour de naissance véritable. Jamais il n’y aura de jour plus neuf que ce plus jeune de nos jours. Aujourd’hui, le Ressuscité nous appelle par notre nom et fait débuter pour nous la vie éternelle. Nous naissons à l’éternité. La Résurrection est la pierre d’angle de notre vie, comme le chantait le psaume 117. Pierre angulaire, rejetée par les bâtisseurs du bien-penser qui ne pensent qu’à eux-mêmes et se croient invincibles ; pierre angulaire qui est pour le Christ et su laquelle nous savons pouvoir construire notre vie. Cette assise, il nous faut l’annoncer. La nouvelle de ce jour nous ne pouvons la garder pour nous. Nos frères orthodoxes ont cette belle habitude de se saluer durant tout le temps de Pâques en remplaçant le banal « bonjour » par « Christos anesti ! » (Christ est ressuscité !).

 
Dorénavant, chaque fois qu’un homme, qu’une femme décide de s’oublier lui-même, d’abandonner sa propre étroitesse, sa volonté, sa force, sa tendance à se fermer, à se révolter, là grandit le Royaume du Ressuscité. La création nouvelle poursuit sa croissance. Souvent sans bruit, sans tintamarre, mais réellement. Toutes les fois que vous pouvez repérer un de ces germes, que vous en êtes l’auteur, dans un service rendu, une attention au frère, un acte de charité, une bienveillance, vous laissez la vie du Ressuscité qui est en vous s’épanouir et changer le monde. Ne cherchez pas d’autre signe de la résurrection de Jésus que celui, bien pauvre tout compte fait, d’un tombeau vide. C’est là que tout se joue et pourtant vous ne devrez pas y demeurer. Votre péché y et enfoui, pour peu que vous le vouliez. Jésus, lui, vous attend plus loin. Il vous appelle par votre nom, rompt pour vous le pain.

 
Aujourd’hui, autour de vous, dans vos familles, parmi vos amis et vos connaissances, il vous appartient de montrer ce qu’est une existence transfigurée par la Résurrection. Le Christ fait de vous ses associés.

 
AMEN.
                                                 
Michel Steinmetz

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