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mardi 22 mars 2016

Homélie de la Vigile pascale - 26 mars 2016

Chers amis, j’aimerais vous inviter à considérer, un moment au moins, ce qui est en jeu ce soir. Certes nous venons de jeûner, quarante jours durant, d’alléluias. Il retentit à nouveau à l’annonce de la résurrection du Seigneur. Certes nous sortons du Carême, de sa pénitence, de son ascèse peut-être et assurément de son appel à la conversion. Cinquante jours durant ce va être la fête pour toute l’Eglise. Pâques, n’est-ce que cela ? N’y a-t-il rien de plus profond, de plus engageant ?
 
Réfléchissons un peu. Christ est ressuscité. C’est-à-dire que l’homme Jésus, le Fils de Dieu, que nous avons vu crucifié vendredi, qui a été mis au tombeau, qui était réellement mort, est vivant. Pour preuve, un ange annonce la nouvelle aux femmes venus au tombeau, et Pierre ne peut que constater que tout est à sa place, mais que lui, Jésus, n’y est plus.
 
Ce n’est pas là qu’un fait anecdotique qui mobiliserait ceux qui ont décidé de croire en Jésus-Christ et de Le suivre en son Eglise. Cette fête est celle de notre relèvement, et plus encore du relèvement de l’humanité entière, celle d’hier, d’aujourd’hui et de demain. La Pâque de Jésus instaure quelque chose de profondément nouveau dans l’Histoire des hommes et lui imprime un sens. Il y a dans la Pâque quelque chose d’irrévocable, quelque chose de sûr et d’assuré.
Il est vrai que, trop souvent, nous avons des raisons de nous lamenter et de désespérer de la nature humaine autour de nous et dans le monde. C’est vrai : la résurrection de Jésus n’a pas instauré, comme par magie, la fraternité définitive entre les hommes, la justice, la liberté, la charité. Des hommes continuent de se faire la guerre : la violence donne toujours à voir la face la plus obscure de notre humanité. Dans l’Eglise aussi, le péché des hommes peut venir ternir ce qu’il y a de plus beau et de plus précieux. Par la faute de certains, la honte et le discrédit peuvent être jetés comme un voile d’opprobre sur ce qui devrait demeurer irréprochable. Pourtant, la Résurrection instaure une ère nouvelle pour l’humanité.
 
Jésus a pris sur lui, à bras le corps, pourrait-on dire, le péché des hommes – tout : les petits et les gros péchés, ce que nous faisons de mal en pensées, en paroles, par action et par omission, nos fardeaux, ce que nous traînons de désillusions, de souffrances, de blessures, de mort. Tout cela, « l’homme ancien » dit saint Paul, est cloué sur la croix. Jésus n’est pour autant pas un bouc émissaire que l’on aurait chargé comme une baudruche. Ce qu’il a supporté, il le fait passer par la mort, pour le purifier. Les germes de mort se changent en germes de vie, en semences d’un monde nouveau qui ne cesse de croître. Désormais la mort et le mal n’ont plus le dernier mot. L’ordre des choses est renversé. L’humanité tordue est remise d’aplomb. Cela cependant se fait par chacun de nous et cela ne peut se faire sans nous.
 
La victoire du Christ est définitivement acquise. Dieu se met en situation d’avoir de nous. Pourquoi ? Parce que chacun de nous, frères et sœurs, est un « autre Christ ». Chacun par son baptême est fait christ, c’est-à-dire qu’il est oint, choisi et appelé par Dieu, personnellement. Non une foule d’individus épars que Dieu de plairait à choisir massivement, mais chacun individuellement, appelé par son nom. Dieu a confiance en nous. Il nous délivre d’un péché dont nous ne sommes plus esclaves et qui n’est pas la fin de l’homme. Note vie doit donc être une vie de ressuscité. Cela signifie très concrètement que l’autre Christ que vous êtes doit laisser parler et s’exprimer ce qu’il y a de ressuscité en vous. Vous savez et vous croyez que la violence, la tromperie, le non-droit, le mal n’auront pas le dernier mot. Vous savez et vous croyez que dans le combat engagé la fraternité, la charité et la justice triompheront. Vous savez et vous croyez que le mal qui nous accable n’aura pas raison de nous. Vous savez et vous croyez que Dieu nous veut heureux auprès de lui. Vous le savez et vous le croyez. Il faut maintenant en vivre, le dire, le montrer. Si vous ne le faites pas la Résurrection de Jésus restera pour vous de l’ordre d’un doux rêve. Si vous le faites, votre vie sera déjà du côté du Ressuscité. 
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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