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samedi 23 janvier 2016

Homélie du 3ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 24 janvier 2016

« Tous avaient les yeux fixés sur lui ». Dans la synagogue de Nazareth, en ce jour de sabbat, Jésus s’était mis debout pour faire la lecture. Et, bien sûr, tous les regards des assistants étaient tournés vers lui. Pensez donc, ce fils du charpentier avait quitté le village depuis quelque temps. Maintenant on parlait de lui dans toute la région. Partout on faisait son éloge. En revenant chez lui, qu’allait-il donc leur dire ?
 
Dans le livre d’Isaïe, Jésus choisit le passage qui décrit la vocation d’un prophète investi par l’Esprit de Dieu. Ce prophète est envoyé pour proclamer une bonne nouvelle de libération en faveur des pauvres, des prisonniers, des aveugles et des opprimés. Ce choix de Jésus était déjà étonnant ! Sans doute qu’à Nazareth comme en bien des endroits de l’époque,  le maître de la synagogue les avait habitués à écouter, à chaque assemblée, les multiples préceptes de la Thora, au point même de leur donner des complexes. En effet, à tous les tournants, il devait les traiter d’ignorants, d’incapables d’accomplir la Loi. Et voilà que Jésus, lui, se met à lire : « Le Seigneur m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle ». Ainsi donc, c’était possible : une parole de Dieu qui soit Bonne Nouvelle !
 
Raison de plus de garder les yeux fixés sur lui quand il ferma le livre et se mit à parler. « Cette parole, dit-il, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». Il ne s’agissait pas d’une parole du passé, du bon vieux temps quand Dieu parlait encore par les prophètes pour corriger les rois ou reprocher les infidélités de la nation. Il n’était pas question non plus de s’évader, en rêve, dans un avenir lointain, attendu patiemment, celui d’un Messie espéré. Cette Bonne Nouvelle est donc pour aujourd’hui.
 
Jésus associe cette Bonne Nouvelle à des signes tangibles et concrets : aux prisonniers la liberté, aux aveugles la vue et la libération pour tous les opprimés. Dès lors s’ils le voulaient, ils pouvaient eux-mêmes devenir partie prenante du bouleversement que Jésus déclenchait. Il invitait au bonheur et il apportait une parole de Dieu qui soit pour les petits, pour les pécheurs, une parole de Dieu qui soit enfin libératrice ! Il annonçait cette année de bienfaits accordée par Dieu. Une année jubilaire. Une année qui arrive tous les cinquante ans, où les champs demeurent en repos, où les esclaves recouvrent leur liberté, où les terres aliénées reviennent à leurs anciens maîtres, où les dettes sont remises. La vie peut donc recommencer à neuf. Quand Dieu parle, quand Il vient lui-même à la rencontre des siens, son message est toujours porteur d’un amour pour les plus faibles, porteur d’une libération pour ceux qui souffrent et d’une grande joie pour tous ! C’était déjà le cas, 400 ans auparavant, lors du retour d’exil, quand les rescapés sont rentrés au pays, que les murs du temple ont été relevés dans la liesse populaire. Le prêtre Esdras fit alors la lecture publique de la Loi. Si certains pleuraient en regrettant de n’avoir pas observé les commandements, Esdras les rassurait en leur disant : « Ne vous affligez pas. Festoyez et partagez avec ceux qui n’ont rien de prêt. La joie du Seigneur est votre rempart ».
 
Dans le récit de Luc, Jésus a conscience d’être l’Envoyé de Dieu qui révèle la miséricorde de Dieu.  La suite du récit de Luc nous dira que les Nazaréens, interpellés par la prédication de Jésus, ne l’ont cependant pas suivi. Pouvons-nous juger sévèrement ces gens de Nazareth ? Non, car si les siècles ont passé, la situation précaire de l’ensemble de l’humanité n’a guère évolué. Les injustices, le mal moral et social sont toujours bien présents comme si le message biblique n’avait rien changé et restait un vœu pieux, une vue de l’esprit. Aujourd’hui, cette parole s’accomplit-elle ? Elle s’accomplit à chaque fois que nous la mettons en œuvre et que nous collaborons au projet que Jésus rend possible. Nous sommes dans une année jubilaire. Concrètement en quoi et comment rendrons-nous des nouveaux départs possibles ? Quelles sont les dettes que nous remettrons ?  
 
AMEN.
                                                 
Michel Steinmetz

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