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mercredi 23 décembre 2015

Homélie de la mese du Jour de Noël - 25 décembre 2015

Au commencement était le Verbe. Ce sont les paroles que nous venons d’entendre dans cette magnifique introduction de l’évangile selon saint Jean. On a comme l’impression que tout le mystère insondable de Dieu est, d’un coup, exposé à notre contemplation et notre adoration. Ces quelques versets ont une force inouïe. Le Dieu qui est de toute éternité se fait chair, il se fait proche de nous au point de devenir comme nous, pour nous rendre éternels ! Ni plus, ni moins.
 
Au commencement était le Verbe. C’est aussi le thème qu’exploite le célèbre écrivain allemand Goethe dans sa pièce de théâtre Faust. Dans son cabinet d’étude, Faust essaie de traduire l’évangile de Jean. Au commencement était le logos, c’est ce qui est écrit dans le texte grec du Nouveau Testament. Comment le traduire ? Au commencement était le « Verbe », évidemment. Mais logos signifie aussi « sens » et « force ». Tout cela n’est pas satisfaisant pour Faust, et il finit par traduire : « Au commencement était ‘l’acte’. » Il n’a pas complètement tort car le mot hébreu dabar, dans l’Ancien Testament, signifie aussi bien « verbe, parole » que « acte ». C’est d’ailleurs le mot employé dans la première phrase de la Bible, au livre de la Genèse : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». Dieu, par sa Parole, agit au cœur de monde.
 
Au commencement était le Verbe. Saint Jean nous entraîne dans une magnifique envolée, qui nous élève au plus près du mystère de Dieu : « La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ». Mais ensuite il redescend au niveau de la création et revient au cours très concret de l’Histoire : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il vint pour témoigner. » Nous ne sommes plus dans les hauts sommets de la mystique, mais dans le concret d’un témoignage porté par un homme et dont l’ambition est de susciter la foi en retour.
 
Si  la lumière et les ténèbres peuvent ouvrir à des grandes spéculations ou méditations, s’agissant du témoignage, la question s’impose : est-ce que je l’accepte ou est-ce que je le refuse ? Ce  concret se retrouve à nouveau dans la pièce de Goethe lorsque Marguerite demande à Faust : « Dis-moi donc, quelle religion as-tu ? ». En pleine fête de Noël – au milieu des bons sentiments et des dégustations qui nous occupent –, voici une question bien surprenante : « Quelle religion as-tu ? ». Pour y répondre, Faust se lance dans une longue tirade poétique qui lui évite de rentrer dans le concret. Et Marguerite de lui répondre : « Ce que dit le prêtre y ressemble assez, à quelques mots près ». C’est vrai, parfois, nous les prêtres, nous peinons à entrer dans le concret. Pourtant il n’y a rien de plus concret que Noël. Dieu n’est plus un concept, une idée, une option. Il est un enfant. Il se fait concret et présent. Parler de la lumière qui éclaire tout homme, tous peuvent le faire. Cela rentre dans une conception universelle du monde. De même beaucoup disent : je crois en une puissance supérieure du monde ; ou plus simplement encore : il doit bien y avoir quelque chose !...
 
Mais  lui, le Verbe, le Logos, il ne reste pas dans l’abstraction. Il se fait chair, il se fait homme. Mot à mot : il a campé parmi nous. Entendez : il a planté sa tente au milieu de nous. Dans la première épître de Jean, il y a ce verset magnifique : « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8). Cela peut encore nous paraître abstrait. Mais l’amour peut-il être abstrait ? L’amour naît entre deux personnes : il est concret. Il demande une réponse d’amour, il nous parle, il nous interpelle.
Vous savez aimer. Vous cherchez à savoir à quoi Dieu ressemble. EN ce jour, Dieu nous donne la réponse à notre quête. Elle est même très simple. Il nous demande de regarder en direction de la crèche. Le petit Enfant couché là, c’est le visage du Dieu proche. Rien de plus facile que d’aimer un enfant, n’est-ce pas ? N’embrouillez pas inutilement les choses. Dieu est là, tout proche de vous. Aimez-le.
 
AMEN.
 
 Michel Steinmetz

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