A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

vendredi 13 novembre 2015

Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 15 novembre 2015

Au terme de sa dure montée vers Jérusalem, Jésus n’a pas correspondu aux attentes de la foule qui attendait une révolution. Au lieu de s’en prendre aux Romains ou aux pécheurs, il est entré dans l’enceinte du Temple pour y enseigner et, pendant plusieurs jours, sans tomber dans les pièges tendus par ses adversaires, il n’a pas réussi à se faire comprendre. Alors, dit Marc, « il sort du temple » (13, 1) où il ne reviendra plus. Il a échoué à convertir le système rituel et religieux. Celui-ci est livré à son destin : la mort. En sortant, à un disciple qui s’extasie sur la beauté de l’édifice, Jésus répond par une annonce stupéfiante : « Tout cela sera détruit » ! Peu après, sur le mont des Oliviers en face de la capitale, quatre apôtres en privé le prient de leur expliquer : « Quand donc cela arrivera-t-il ? ». Alors Jésus leur tient un grand discours sur l’avenir. Il n’a plus que deux jours à vivre mais ensuite l’histoire continuera, chaotique et souvent dangereuse : aussi exhorte-t-il les disciples à « prendre garde » car des événements extrêmement graves et douloureux surviendront. 
 
On peut compter cinq « prévisions », mais chaque fois, Jésus révèle à ses disciples la juste attitude à avoir pour persévérer dans la foi et tenir bon.
1.     D’abord paraîtront, sans cesse, de faux messies qui, en promettant libération et bonheur, subjugueront les foules naïves : il ne faudra pas se laisser « égarer »  même si ces menteurs réalisent des prodiges (13, 5. 22). Or que de fois des baptisés ont suivi des « führers » ou des « grands timoniers » !
2.     Des guerres ne cesseront d’éclater ici et là, des conflits déchireront les peuples et multiplieront les victimes : il ne faudra pas s’alarmer car ce ne sera pas encore la fin (13, 7).
3.     Des catastrophes naturelles, inondations, famines, tremblements de terre, sèmeront la panique : ce ne sera pas la fin mais le commencement des douleurs de l’enfantement (13, 8). Le vieux monde s’en ira mais pour que naisse un nouveau monde.
4.     Les disciples de Jésus seront poursuivis, traînés devant les tribunaux, condamnés, même dans les familles on se dénoncera les uns les autres : les chrétiens pourront rendre témoignage parmi toutes les nations. Et qu’ils ne s’inquiètent pas pour leur défense : l’Esprit-Saint parlera en eux.
5.     Un jour surviendra un mystérieux événement à  Jérusalem : « l’abomination de la Désolation » siègera là où il ne faut pas. Il n’y aura qu’une seule issue : fuir au plus vite.
 
Pour évoquer l’événement final, Jésus reprend les images terrifiantes utilisées déjà par certains prophètes : effrayés par l’observation de certains phénomènes (étoiles filantes, éclipses...), ils imaginaient la fin du monde comme la chute des puissances divines qui dirigent la marche des astres. Dans ces pages « apocalyptiques », tout sera bouleversé. Mais « apocalypse » ne signifie pas ruines, destructions et épouvante mais « révélation », dévoilement des choses cachées. L’univers se déchirera pour laisser apparaître le mystère qu’il cache et qui est la Bonne Nouvelle : Jésus viendra dans la Gloire divine, comme Seigneur et Juge. Cette venue est inspirée par la vision de Daniel, nous l’entendions dans la première lecture. Ainsi l’évangéliste affirme avec assurance que Jésus, ce misérable condamné par Pilate, ce pendu horrible du Golgotha, que tous croient mort à jamais, est bien cet Homme plongé dans la Gloire divine à qui Dieu remet le Royaume éternel, Royaume de lumière et de bonheur, de vérité et de justice. C’est le signe qui nous est donné d’un Royaume nouveau qui vient à notre rencontre, le signe qu’un monde nouveau est en train de germer.
 
Nous n’errons pas dans l’absurde vers la déflagration finale mais nous allons, durement, à la rencontre de celui qui est devenu Seigneur parce qu’il nous a aimés jusqu’à la croix. Notre assemblée eucharistique dominicale préfigure et réalise déjà « le rassemblement » annoncé par Jésus. Restons éveillés et crions dans la prière : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20).
 
AMEN.
                                                                                                                                                                                                                      
Michel Steinmetz

Aucun commentaire: