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vendredi 9 octobre 2015

Homélie du 28ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 11 octobre 2015

Nous connaissons tous bien, peut-être même trop bien, cette histoire de l’homme riche. Mais cette connaissance peut nous empêcher d’en voir l’essentiel. Ne pensez pas qu’il s’agit là d’une leçon sur les dangers de l’argent, contre le matérialisme ou sur le fait que nous soyons souvent possédés par ce que nous possédons ; il s’agit plutôt d’une leçon sur l’amour. « Posant son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer ». Cette rencontre est racontée par trois des quatre évangélistes, et Marc est le seul qui raconte ce petit détail, que Jésus regarde cet homme et l’aime. Mais en nous racontant ce détail, Marc va à l’essentiel de la rencontre.
 
L'amour, ce n’est pas seulement une sorte de bienveillance distante. Quand nous aimons quelqu’un, il nous attire vers lui. Il attire notre regard, nous le regardons. Il attire, comme un aimant ; nous voulons être près de lui. Autrement dit, nous voulons aussi qu’il soit là pour nous, qu’il fasse partie de la texture de notre vie, comme voulons aussi faire partie de la sienne, non pour le posséder, pour le dominer, mais seulement pour être en présence l’un de l’autre. C’est pourquoi, quand deux personnes s’aiment mutuellement et que leur amour est fort et profond, ils veulent vivre ensemble, tous les jours et sous le même toit. Et cette intimité peut aller jusqu’à l’union des corps qui en deviendra l’expression et le symbole.
 
Jésus regarde cet homme riche, il l’aime de cet amour qui est le propre de Dieu. Puisque il l’aime, il veut son bien, mais il veut aussi que l’homme partage sa vie : « viens, et suis moi », lui dit-il, je veux être avec toi, et veux que tu sois avec moi. Jésus révèle ici l’amour de Dieu, pour cet homme et pour nous tous. Jésus le regarde. Or le regard de Jésus, c’est le regard de Dieu, le regard de celui qui nous a créés. Au premier chapitre de la Bible, Dieu crée le ciel et la terre, mais il fait plus que créer. Chaque fois qu’il crée un élément du monde, il le regarde et il se dit : « C’est bon » ; il aime ce qu’il a créé. Quand il a créé les êtres humains, il regarde l’ensemble de la création et se dit : « C’est très bon ». Nous attirons le regard de Dieu, comme l’homme riche attire le regard de Jésus. Dans cette rencontre de Jésus avec l’homme riche, Dieu dit effectivement à chacun de nous : Viens, sois avec moi, car je t’aime. Dieu nous aime pour ce que nous sommes, pas pour ce que nous avons, il nous aime parce qu’il nous a donné l’être et la vie, pas parce que nous avons amoncelé des vertus ou de l’argent.
A la question : « que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? », Jésus a répondu en énumérant les commandements. Il se trouve que le jeune s’est déjà acquitté de tout cela, depuis sa jeunesse. Jésus le sait. Il lui demande alors une chose supplémentaire : vendre tout ce qu’il possède pour Le suivre. C’est pour lui la chose la plus difficile, « car il avait de grands biens ». Le reste, il a pu s’en acquitter facilement malgré son jeune âge, et donc en peu de temps. Vendre ses biens  revient pour lui à tout lâcher, à envisager sa vie comme une vie qui aura pour seul filet de marcher à la suite du Christ, à renoncer à lui-même, à ne faire confiance qu’en Dieu. La Parole de Dieu est à ce moment-là pour lui « énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants », car elle va juger des intentions de son cœur. Il n’est cependant pas capable de tenir la richesse pour rien, comme le disait la première lecture : l’or du monde n’a pas encore – dans son cœur – la valeur « d’un peu de sable ». Il lui manque l’esprit de Sagesse, ce don de Dieu qui fait choisir le plus précieux : ce qui vient de Dieu et non du monde.  
 
L'homme riche ne répond pas à l’invitation de Jésus, il s’en va. Mais il s’en va triste, et cela montre qu’il répond quand même d’une certaine manière à l’amour de Jésus, à l’amour de Dieu. Sa tristesse montre qu’il sait vaguement qu’en s’en allant il rate quelque chose qui l’attire, qu’il perd quelque chose qu’il aime. Bien des fois, nous nous découvrons incapables de répondre à l’amour de Dieu et à notre propre amour pour Dieu, bien que nous sachions que l’amour de Dieu peut combler notre manque d’amour. Frères et sœurs, ne désespérez pas de vous si vous êtes dans ce cas ! Même si pour les hommes c’est impossible, tout est possible à Dieu. Jésus pose son regard sur vous et vous aime. 
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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