A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

mardi 27 octobre 2015

Homélie des Vêpres de la Toussaint - 1er novembre 2015

"J'ai vu une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues".  On les appelait les saints. C’est l’Eglise aux cent visages qui se montre sous son beau jour. Ce sont des gens qui ont marqué autrefois de leur empreinte toute une époque ou une région. Témoins de Dieu, qui vécurent dans le passé ou d’autres qui furent créés de toutes pièces par l’imagination populaire. Martyrs ou confesseurs de la foi, des célibataires, évêques ou prêtres, des femmes, vierges ou veuves, des gens mariés. Des saints religieux : bénédictins, franciscains, dominicains, jésuites et autres, proposés comme modèles aux membres de ces institutions.
 
Fête de tous les saints : c’est l’Eglise qui donne l’image de ce qu’elle fut : majesté des visages aux portiques de nos cathédrales et mièvrerie de tant de nos statues et de nos images pieuses ! Témoins qui nous conduisent à Dieu et saints à qui l’on tente de soutirer des faveurs ou des miracles. Ceux que le peuple de Dieu reconnaît spontanément et ceux que Rome hésite à canoniser, parce qu’ils ont un défaut ou peuvent être gênants. Autant de visages dans lesquels nous pouvons nous reconnaître et qui correspondent si bien à ce que nous sommes, ou ce que nous désirons être.
 
Il y a peut-être bien longtemps qu’ils ont quitté ce monde. On les appelle les saints et on les dit heureux. Mais n’est-ce pas un rêve ? Je ne sais si vous vous êtes déjà posé la même question que moi. Je dois l’avouer : il m’est arrivé de de me demander si l’on ne me faisait pas miroiter un avenir meilleur pour m’endormir, pour nous aider à supporter la vie sur cette terre, la souffrance et les épreuves. Je me suis demandé, si l’Eglise n’enseignait pas : « Sois sage et espère. Le bonheur, c’est pour un autre monde, c’est pour plus tard, c’est pour demain. Dieu te le rendra au centuple ». Il pouvait alors me sembler que le bonheur, c’est toujours pour demain.
 
Et puis, quand cette idée m’a traversé l’esprit, j’ai décidé d’écouter ce que Dieu nous dit, de regarder ce que Jésus a vécu, de m’émerveiller devant ce que l’Evangile a produit et ne cesse d’engendrer aujourd’hui. Voir des gens qui renaissent dans la découverte du Christ, qui retrouvent leur dignité dans le pardon qui leur est offert, qui donnent leur vie pour les autres. Quand Jésus instruit ses amis sur la montagne, il invitait au bonheur. « Soyez heureux, disait-il en substance, pas demain mais aujourd’hui. Ne vous laissez pas dominer par l’argent. Ne vous laissez pas tenter par le pouvoir. Osez plutôt vous ranger du côté des plus faibles. Vivez le partage, la solidarité. Acceptez volontiers le peu que les petits et les autres vous offrent en gage de leur amour. Exigez la justice pour tous. Soyez doux et assez forts pour ne pas vous élever contre ceux qui ne vous acceptent pas. Efforcez-vous de pardonner pour que l’ennemi d’hier soit l’ami d’aujourd’hui. Soyez allergiques à toute forme de violence, car la violence appelle nécessairement la violence. Arrêtez donc son escalade. Vivez comme des gens libres, respectant les droits des autres et leur permettant aussi de s’exprimer librement. Si vous faites cela, vous serez heureux, pas demain, mais dès aujourd’hui. » Jésus lui-même connaissait le bonheur de vivre ainsi ! Si ses disciples ont bien retenu ses invitations, c’est qu’ils avaient eu la chance de vivre avec lui, qui chaque jour de son existence, les mettait en pratique.
J'ai compris alors que ce n’était pas un rêve. Car, ils étaient vivants ceux qui cherchaient ainsi le bonheur ici-bas, qui le répandaient et qui le partageaient, jusqu’à leur dernier souffle au moment de quitter cette terre. Ils faisaient des heureux. Et ils inauguraient le grand rassemblement de toutes les nations, races, peuples et langues. Le grand rassemblement des hommes que Dieu aime parce qu’ils lui ressemblent. Un monde tout nouveau.
 
Michel STEINMETZ †

Aucun commentaire: