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vendredi 8 mai 2015

Homélie de la solennité de l'Ascension du Seigneur - 14 mai 2015

 
 

" Jésus ressuscité apparaissait à ses disciples." Avec l’arrestation de Jésus, les procès bâclés, les tortures, la mort et la mise au tombeau les disciples ont vécu trois journées terribles de désespérance. Dieu semble avoir vraiment abandonné, renié celui qui prétendait venir de lui et parler en son nom. Ensuite, à partir du matin de Pâques, des rencontres multiples, fortuites se succèdent ; des expériences que les disciples se transmettent les uns aux autres et qui entraînent une conviction de plus en plus profonde : « Il est vivant ! ».
 
Dieu ne l’a pas abandonné. Jésus reste présent, actif, attentif à tous ceux qu’il a connus auparavant. Alors, ils se rappellent les événements proches ou plus anciens de sa vie ; ils les mettent en relation avec ce que les Anciens ont transmis dans les livres saints entendus chaque sabbat à la synagogue : « il fallait que s’accomplisse ce qu’annonçait l’Ecriture ». C’est le mouvement que Jésus initie lui-même dès le soir de Pâques avec les compagnons d’Emmaüs : chemin faisant, il leur expliquait tout ce qui le concernait en reprenant avec eux les Ecritures. En l’espace de quelques jours, on constate dans la vie des disciples, un retournement total et subit de leurs comportements et de leur vision des choses. La plupart s’étaient enfuis et se cachaient, morts de peur. A partir de Pâques, bravant tout obstacle et toute crainte, ils proclamant : Il est Vivant ; « ce que nos yeux ont vu, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons » : Christ est ressuscité, Christ est vivant. En lui, vous aurez la vie.
 
Si aujourd’hui, le Christ rejoint « son Père et notre Père, au plus haut des cieux, ce n’est pas pour délaisser notre monde, voir le fuir. Comme l’affirme la préface de la messe : le Christ « ne s’évade pas de notre condition humaine, mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour ». La prière d’ouverture nous faisait dire pareillement : « Ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce, car la victoire de ton Fils est déjà notre victoire ». Le Christ nous précède donc et nous attend. Mais le message de son Ascension ne s’arrête pas là. Les lectures bibliques mettent en évidence une double dimension verticale et horizontale. Verticale, puis que Jésus est élevé dans les hauteurs, emporté vers le ciel. Horizontale, car les Apôtres sont immédiatement renvoyés à leur tâche missionnaire : ils doivent répandre la Bonne Nouvelle. Ils ne peuvent la garder pour eux. Il en va comme un caillou que l’on jette dans un plan d’eau : il produit des cercles qui gagnent toue la surface. Ainsi la mission des Apôtres ne connaîtra aucune limite. « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». Et l’évangile s’en faisait l’écho : Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création. » C’est donc la dimension horizontale qui permet d’atteindre et d’espérer la verticale : il faut être les témoins de Jésus, participer à sa mission pour le rejoindre près de son Père. Pour le dire autrement : le chrétien qui garde pour lui le trésor de sa foi et l’enfouit dans son champ, celui-là n’est pas un vrai chrétien. Celui qui a honte de sa foi, celui-là n’est pas un vrai chrétien. Et celui qui n’est pas un vrai chrétien ne peut pas espérer partager ce que le Christ nous donne en partage, car il n’est pas « du Christ », ni « au Christ ».
 
Cela ne relève néanmoins pas de la « mission impossible ». Il ne faudrait pas croire que les Apôtres sont livrés à eux-mêmes pour cette tâche immense/ Le Christ glorifié au ciel ne disparaît pas pour autant : il reste présent aux siens et à son Eglise. « Le Seigneur travaillait avec eux ». Dès lors, pourquoi resterions-nous là, les bras croisés, à regarder vers le ciel ? C’est sur cette terre, dans ce monde-ci, à cette époque-ci que le Christ nous attend et nous rejoint !
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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