" Jésus
ressuscité apparaissait à ses disciples." Avec l’arrestation de Jésus,
les procès bâclés, les tortures, la mort et la mise au tombeau les disciples
ont vécu trois journées terribles de désespérance. Dieu semble avoir vraiment
abandonné, renié celui qui prétendait venir de lui et parler en son nom.
Ensuite, à partir du matin de Pâques, des rencontres multiples, fortuites se
succèdent ; des expériences que les disciples se transmettent les uns aux
autres et qui entraînent une conviction de plus en plus profonde : « Il
est vivant ! ».
Dieu ne l’a pas abandonné. Jésus reste présent, actif,
attentif à tous ceux qu’il a connus auparavant. Alors, ils se rappellent les
événements proches ou plus anciens de sa vie ; ils les mettent en relation avec
ce que les Anciens ont transmis dans les livres saints entendus chaque sabbat à
la synagogue : « il fallait que s’accomplisse ce qu’annonçait l’Ecriture ».
C’est le mouvement que Jésus initie lui-même dès le soir de Pâques avec les
compagnons d’Emmaüs : chemin faisant, il leur expliquait tout ce qui le
concernait en reprenant avec eux les Ecritures. En l’espace de quelques jours,
on constate dans la vie des disciples, un retournement total et subit de leurs
comportements et de leur vision des choses. La plupart s’étaient enfuis et se
cachaient, morts de peur. A partir de Pâques, bravant tout obstacle et toute
crainte, ils proclamant : Il est Vivant ; « ce que nos yeux ont vu, ce que
nos mains ont touché du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons » : Christ est
ressuscité, Christ est vivant. En lui, vous aurez la vie.
Si aujourd’hui, le Christ rejoint « son Père et notre
Père, au plus haut des cieux, ce n’est pas pour délaisser notre monde, voir le
fuir. Comme l’affirme la préface de la messe : le Christ « ne s’évade
pas de notre condition humaine, mais en entrant le premier dans le Royaume, il
donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour ». La
prière d’ouverture nous faisait dire pareillement : « Ouvre-nous à la
joie et à l’action de grâce, car la victoire de ton Fils est déjà notre
victoire ». Le Christ nous précède donc et nous attend. Mais le message de
son Ascension ne s’arrête pas là. Les lectures bibliques mettent en évidence
une double dimension verticale et horizontale. Verticale, puis que Jésus est
élevé dans les hauteurs, emporté vers le ciel. Horizontale, car les Apôtres
sont immédiatement renvoyés à leur tâche missionnaire : ils doivent
répandre la Bonne Nouvelle. Ils ne peuvent la garder pour eux. Il en va comme
un caillou que l’on jette dans un plan d’eau : il produit des cercles qui
gagnent toue la surface. Ainsi la mission des Apôtres ne connaîtra aucune
limite. « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la
Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». Et l’évangile s’en faisait
l’écho : Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la
création. » C’est donc la dimension horizontale qui permet d’atteindre et
d’espérer la verticale : il faut être les témoins de Jésus, participer à
sa mission pour le rejoindre près de son Père. Pour le dire autrement : le
chrétien qui garde pour lui le trésor de sa foi et l’enfouit dans son champ,
celui-là n’est pas un vrai chrétien. Celui qui a honte de sa foi, celui-là n’est
pas un vrai chrétien. Et celui qui n’est pas un vrai chrétien ne peut pas
espérer partager ce que le Christ nous donne en partage, car il n’est pas « du
Christ », ni « au Christ ».
Cela ne relève néanmoins pas de la « mission impossible ».
Il ne faudrait pas croire que les Apôtres sont livrés à eux-mêmes pour cette tâche
immense/ Le Christ glorifié au ciel ne disparaît pas pour autant : il
reste présent aux siens et à son Eglise. « Le Seigneur travaillait avec
eux ». Dès lors, pourquoi resterions-nous là, les bras croisés, à regarder
vers le ciel ? C’est sur cette terre, dans ce monde-ci, à cette époque-ci
que le Christ nous attend et nous rejoint !
AMEN.
Michel
Steinmetz †
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