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mercredi 1 avril 2015

Homélie du saint jour de Pâques - 4 avril 2015

Depuis ce premier jour de la semaine où les femmes sont venues au tombeau pour ensevelir le Christ selon la coutume, et depuis l’arrivée de ces deux disciples qui viennent vérifier ce que les femmes leur ont raconté, nous savons que la foi en la résurrection repose sur une expérience : celle de la vue du tombeau vide, « Il vit, et il crut » (Jn 20, 8). Évidemment, personne parmi nous n’aura la possibilité de voir le tombeau vide, le linceul soigneusement plié, la place où a reposé le corps de Jésus !
 
Notre foi en la Résurrection repose nécessairement sur le témoignage de ces premiers disciples. Cette dépendance introduit évidemment une question : jusqu’à quel point ce témoignage est-il crédible ? Jusqu’à quel point pouvons-nous faire confiance à ces témoins de la résurrection ? Jusqu’à quel point devons-nous croire ce qu’ils nous disent, à défaut de croire ce que nous voyons ? Pour ceux qui sont entrés dans la vie de l’Église, leur confiance ne s’achève pas à la crédibilité du témoignage, mais elle s’étend à la confiance qu’ils font à l’Église. Nous croyons la Parole que nous entendons parce qu’elle nous est garantie par l’Église. Mais tous ne participent pas de cette confiance à l’Église, et même certains mettent en doute son honnêteté dans la transmission du message. Qu’est-ce qui va garantir l’authenticité de ce témoignage, sinon les signes qui vont accompagner ce témoignage ? Et le premier signe qui va accompagner ce témoignage, comme nous l’entendrons dans la lecture des Actes des apôtres tout au long de ces dimanches du temps pascal, c’est la manière dont les apôtres vont reproduire dans des circonstances nouvelles les mêmes miracles que Jésus a accomplis pendant sa vie. Ils vont guérir, ils vont remettre debout des paralytiques, ils vont rendre la vue à des aveugles, mais plus encore, ils vont affronter la captivité et la mort par fidélité à Jésus. Ce témoignage d’une vie nouvelle, comme le dit l’apôtre Paul dans l’épître aux Colossiens, c’est une vie tournée vers les réalités d’en-haut et non pas vers les réalités de la terre. Ce témoignage appuie la force de la parole qui nous est adressée.
 
Si bien que, n’ayant pas pu voir le tombeau vide, et n’ayant aucune chance de le voir jusqu’au terme de notre vie terrestre, nous croyons. Mais nous ne croyons pas seulement sans voir, car si nous ne voyons pas le tombeau vide, nous avons autre chose à voir qui s’offre à notre jugement, c’est la vie nouvelle que mènent les disciples du Christ. Nous ne voyons pas le tombeau vide, mais nous voyons les fruits de la Résurrection à travers l’existence des chrétiens à travers les âges et à travers l’espace. Nous savons que cette parole a soulevé des hommes et des femmes ordinaires, comme nous, et les a entraînés jusqu’au don total de leur vie par amour de Dieu et par amour de leurs frères. Nous ne voyons pas le tombeau vide mais nous voyons la vie nouvelle se développer à travers le tissu de l’Église. Cette vie nouvelle transforme les faiblesses de notre condition humaine, corrige les penchants à l’égoïsme et à l’indifférence et mobilise l’amour pour nos frères de telle façon que de tout temps, les hommes et les femmes de bonne volonté ont quelque chose à voir : sinon le tombeau vide du moins la vie nouvelle à l’œuvre à travers l’humanité.
 
Cela nous renvoie à une question cruciale. S’il n’est pas possible de voir le tombeau vide, mais seulement de faire confiance à la parole de ceux qui ont été les témoins, et que ce témoignage se vérifie en ses fruits, contredisons-nous la résurrection de Jésus ? Dans un monde qui cherche, qui est en quête de preuves, nous ne pouvons donner d’autres preuves que les fruits de ce que la Résurrection produit pour nous. Sommes-nous alors dans l’ordre du témoignage ou du contre-témoignage ? Le monde, nous voyant, peut-il entendre comme crédible qu’ « il est vraiment ressuscité » ? Que la force de sa Résurrection est capable de changer des vies et bouleverser des cœurs ? Chers amis, soyez les heureux témoins en sortant de cette église d’un Christ qui se rend visible et vivant par votre joie et votre charité !
 
AMEN.
                                                 
Michel Steinmetz

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