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jeudi 5 février 2015

Homélie du 5ème dimanche du Temps oridnaire (B) - 8 février 2015

Voici Jésus qui annonce à Capharnaüm la Bonne Nouvelle de l’avènement d’un Royaume des cieux. Voici Jésus qui instaure de nouveaux rapports sociaux. Voici Jésus qui inaugure des temps nouveaux en guérissant les malades et en chassant les esprits mauvais.

A la vue des malheurs de tout un peuple, Jésus ne cherche ni à expliquer ni, à plus forte raison, à justifier le mal et la souffrance. Il est pris d’une immense compassion à la vue de l’humanité souffrante et il décide d’emblée de se battre contre les préjugés et contre l’emprise du malheur. Il faut dire qu’en son temps, il n’y avait d’assurance contre la maladie et l’invalidité. On ne s’occupait pas de soigner les malades, les infirmes et tous ceux qui étaient atteints par quelque forme de désordres mentaux. Les pharisiens et les maître de la Loi considéraient volontiers que maladie, handicaps divers, infirmités n’étaient autres qu’un châtiment de Dieu. Tous ces gens ignares, qui en étaient atteints, étaient aussi incapables de connaître et bien sûr d’observer la Loi du Seigneur. C’est pourquoi ils étaient ainsi punis. Il ne fallait pas s’en occuper puisque tous ces misérables n’avaient que ce qu’ils méritent. On ne pouvait s’opposer au châtiment divin. Aussi tous ses malheureux se sentaient exclus, mis à l’écart.


Pris de pitié pour eux, Jésus se met à les guérir, en leur rendant confiance en eux-mêmes : ta foi, ta confiance en Dieu et en toi-même, t’a sauvé. Il les remet debout. Ainsi nous voyons aujourd’hui le Christ tendre la main à la belle-mère de Pierre et l’aider à se lever. Le soir venu, on lui amenait tous les malades et il se met à les guérir. Etonnant Jésus qui, le lendemain matin, s’enfuit tout seul dans la montagne pour prier ! Ce faisant, il repousse la séduction que peuvent exercer les prouesses d’un guérisseur. Il refuse de se laisser enfermer dans le rôle d’un « messie » accumulant les succès spectaculaires. Sa mission est d’annoncer aussi ailleurs la Bonne Nouvelle du Royaume. En effet, si tous les malades, les boiteux, les aveugles, les lépreux venaient vers lui, c’était un peu comme on va chez le rebouteux quand on a tout essayé, un peu comme on attend un miracle d’un Saint, en désespoir de cause. Et cela jusqu’à ce matin, où les apôtres lui ont dit : « Tout le monde te cherche ». Alors il s’est rendu compte que le pèlerinage commençait, qu’on allait bientôt le porter en triomphe, faire de lui un dieu. Et il est parti, en les laissant là. Comme s’il voulait relancer la balle. En réalité, en partant ailleurs, c’est qu’il voulait que les malheureux de Capharnaüm se prennent désormais eux-mêmes en charge, que les guéris parmi eux, deviennent des guérisseurs, que les sauvés deviennent à leur tour des sauveurs.
 
Il est parti. Et sans doute de village en village, il a recommencé la même chose, annonçant un nouvel ordre des choses, de nouveaux rapports sociaux. En guérissant les malades, en remettant debout ceux qui étaient écrasés, en réinstallant dans les communautés humaines ceux qui en étaient exclus, en rendant confiance à chacun. Et puis, lorsque le succès grandissait, il est à nouveau parti ailleurs, forçant ainsi chacun non seulement à devenir autonome, mais les invitant à remettre debout et à rendre confiance à tous ceux qui partageait les même souffrances et les mêmes malheurs.
 
Il est parti. Et depuis lors, il est l’insaisissable. L’enfermerait-on sous une pierre scellée, qu’il en sortirait vivant. L’ensevelit-on dans le tombeau de nos oublis, qu’il surgit à nouveau, un jour ou l’autre, à la croisée de nos chemins. C’est pourquoi, dans notre monde d’aujourd’hui, il nous invite à faire comme lui-même a fait : ne pas céder à la fatalité mais croire, et faire en sorte, que le malheur de ce monde peut être changé. Nous n’arrivons pas à expliquer ou à justifier le mal et l’injustice. Nous sommes petits et pauvres devant ce mystère. Alors, comme Jésus, il nous faut nous engager pour changer l’apparente fatalité. Nous nous y engagerons, avec lui et comme il nous a dit le faire, parce que les temps nouveaux du Royaume sont en train de germés. Des exclus, il y a plus qu’on ne le pense ; des exclus, il y en a dans nos propres communautés chrétiennes. A nous qui avons été guéris par l’amour du Christ, de devenir à notre tour des guérisseurs.

AMEN.

Michel Steinmetz
 

 

 


 
 

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