Langage bien étrange
et déconcertant de l’évangile ; moins cependant si nous le relisons avec des
images de nos journaux télévisés d’aujourd’hui, ou d’un hier plus ou moins
proche mais toujours d’actualité. Vous vous souvenez des images d’un 11 septembre
2001, où l’ordre mondial semblait ébranlé. Vous avez à l’esprit les terrains de
conflits présents : Syrie, Ukraine ; les terres convoitées par le
fondamentalisme abject d’un Etat islamique du Levant. Vous connaissez la
souffrance de nos frères chrétiens d’Irak et du Moyen-Orient. Malheureusement,
nous pourrions encore continuer cette sombre liste.
« Vous
entendrez parler de guerres » ; « on vous persécutera, on vous
jettera en prison » ; « vous serez livrés par vos parents, votre
famille ». Toutes ces paroles de l’évangile sont plus que jamais
actuelles.
Hier comme aujourd’hui,
les gens posent les mêmes questions que les disciples : quand Seigneur ? quel
sera le signe que cela va se réaliser ? Quand ? Quels signes ? Nous trouvons
toutes les réponses à ces deux questions dans les horoscopes, marcs de café,
lignes de la main et autres prophéties (pas celles de la Bible, mais celles
vendues par les charlatans du net et d’ailleurs). Mauvaises questions, aux yeux
de Jésus ; questions sans réponse !
Quand ? Mais hier,
aujourd’hui, demain. Quels signes ? Il n’y a pas de réponse évidente. Alors,
dans l’incertitude, nous risquons de penser à autre chose, de passer à autre
chose. C’est ce que font la plupart ; et toute la culture ambiante nous y
pousse. Sitôt un évènement passé, les médias se mettent en quête d’un nouveau
malheur, d’une nouvelle affaire à nous livrer en pâture. Cet enchaînement nous
dédouane de nos responsabilités : que pouvons-nous y changer ? Alors,
il vaut mieux pour nous jouir de la vie sans nous soucier de rien, et surtout
pas de notre prochain.
Première évidence
fondamentale. Tout sera détruit. Ce monde passera et notre petit monde
personnel passera. A notre mort, déjà. Face à cette vérité, face à cette
réalité inéluctable, Jésus nous propose quelques attitudes de base :
1. Ne
vous effrayez pas ! Quelques
phrases plus loin, Jésus conclut son enseignement : « Quand tout cela arrivera,
redressez-vous, relevez la tête ; car votre délivrance est proche. » Comment ne
pas songer ici au redressement de Jésus lui-même au matin de Pâques ? Ce
redressement de notre part sera communion à sa Pâque.
2. Ne
vous laissez pas égarer ; beaucoup viendront en mon nom en disant : le moment
est tout proche. Ne marchez pas derrière eux ! Sans commentaire !
3. Ce sera
pour vous l’occasion de rendre témoignage. Moi-même, je vous inspirerai langage
et sagesse, auxquels on ne pourra opposer ni résistance ni contradiction. Souci terriblement actuel : comment
partager, communiquer nos raisons de croire à nos proches, nos amis, nos
enfants, apparemment indifférents ?
4. Pas
un cheveu de votre tête ne sera perdu. Dieu est là, toujours là ; même et surtout quand tu y penses le moins.
5. Par
votre persévérance, vous obtiendrez la vie ! La persévérance, c’est le courage de durer, de continuer de miser sur
Dieu. Cette persévérance en lui est fidélité.
6. Vous
obtiendrez la vie ! La vie
est plus que la vie ; elle est vie éternelle, déjà entamée ; pour déboucher en
vie, de plus en plus vie, sans fin.
Le Royaume de Dieu
vient ; il est tout proche ; il est déjà là ; il est au milieu de vous ;
multiples facettes de l’unique royaume : pas encore ; et pourtant déjà là. Le
Soleil de justice apporte la guérison dans le rayonnement de son corps livré
pour nous, l’Eucharistie que nous allons offrir et partager.
AMEN.
Michel Steinmetz +
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