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jeudi 30 octobre 2014

Homélie pour la Commémoration de Tous les fidèles défunts - 2 novembre 2014

Pour les personnes qui se veulent disciples de Jésus, tout commence par un appel et se termine par la vie éternelle. C’est ce qu’ont vécu nos frères et sœurs défunts dont nous nous rappelons le souvenir aujourd’hui dans cette « commémoration des fidèles défunts ». C’est le cas pour nous, sur le chemin de notre vie. Car il nous est arrivé un jour d’être choisi par Dieu au jour de notre baptême. Comment dire et raconter cette réponse ? Répondre à l’appel à suivre Jésus, c’est entrer dans un compagnonnage, dans une expérience d’intimité qui ouvre sans cesse sur de l’inédit, des surprises, mais aussi sur un enchantement qu’on n’a jamais fini d’explorer. Si nous portons un peu attention à ce que nous sommes, nous pouvons comme toucher du doigt la puissance en même temps que la prévenance du Seigneur qui se tient à la porte et qui frappe.
 
Nos frères et sœurs qui nous ont devancés ont eu l’occasion d’ouvrir cette porte en laissant le Seigneur prendre totalement possession de leur être. « Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je les ressusciterai au dernier jour », comme on l’a proclamé dans l’extrait saint Jean qui vient d’être lu.
« Voir le Fils et croire en Lui », n’est-ce pas le but de toute une vie ? En effet, le disciple de Jésus est quelqu’un qui se laisse séduire avant tout par une personne. Oui, c’est à « cause de Jésus » que les apôtres ont tout quitté. Ils l’ont connu, ils ont mangé avec lui, ils ont marché sur les routes de Palestine avec lui. Ils ont cru en lui, en la Bonne Nouvelle qu’il portait et qu’il répandait autour de lui.

Mais que se passe-t-il entre l’appel reçu et la vie éternelle, qu’on « espère » comme le dit la belle prière qui suit le Notre Père à la messe ? Il se passe pour chacun et chacune de nous un périple rempli de situations de vie, de moments intenses parfois ou encore plus douloureux, d’amitiés et de relations de toutes sortes. C’est la vie, notre vie qui se tisse au fil des jours qui passent. Comme le dit la lettre aux Hébreux (He 12) : nous sommes comme « des étrangers et des voyageur… à la recherche d’une patrie. » Notre vie n’est pas une parenthèse sur cette route vers la patrie céleste, elle est, je dirais, « la route elle-même », car c’est dans le quotidien de nos vies que se noue et se développe l’alliance que Dieu veut établir avec chacun d’entre nous, que se déploie l’appel que Jésus lance à tous ceux et celles qui veulent le suivre comme disciple. « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. »
 
A travers la banalité du quotidien, le chrétien, disciple de Jésus, perçoit le « fond divin » de l’existence et laisse se libérer la beauté cachée, enclose sous cette rude écorce, une beauté qui éclate en vie éternelle. « Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur » comme le dit saint Paul aux Romains. « Les gens voient cela sans comprendre ; il ne leur vient pas à l’esprit que « Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu’il veille sur ses amis » comme le note avec à-propos le passage du livre de la Sagesse proclamé dans la première lecture.
 
Nos frères et sœurs défunts, dans leur mort désormais, continuent d’appartenir au Seigneur. Cette appartenance commune nous fait demeurer dans la même famille de Dieu, dans la communion des saints. J’aimerais vous poser cette question, peut-être un peu directe, un peu brutale. Pensez-vous encore à vos défunts ? Non avec quelques vagues souvenirs ou remords, mais comme à des vivants, des membres de notre famille croyante et ecclésiale ? Vous demandez-vous ce qu’ils deviennent ? Aujourd’hui, bien que plus avancés sur la route que nous, ils continuent d’avoir besoin de votre affection, de votre prière, de votre sollicitude ! Alors, priez pour eux, chaque jour, comme l’Eglise nous le fait faire aujourd’hui en ce lendemain de la Toussaint ! Parce qu’eux intercèdent pour nous auprès du Père !
 
AMEN.
 
Michel STEINMETZ

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