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vendredi 3 octobre 2014

Homélie du 27ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 5 octobre 2014

Homélie prononcée à l'occasion de la messe de rentrée
 
Quelle page d’évangile ! Ne trouvez-vous pas quelque peu gênant d’être ainsi mis en cause ?  Car, qu’on le veuille ou non, nous ne pouvons pas faire comme si nous ne nous sentions pas concernés par ces vignerons homicides. Au fond de nous, quelque chose nous pousse à nous questionner. Et si nous en étions ? Pensez-vous ! Quand même ! Nous ne sommes pas parfaits, mais nous n’irions pas jusque là. C’est vrai, et ce soir vous êtes là. Vous êtes à la messe, vous répondez à l’appel du Seigneur. Beaucoup, enfants, jeunes, familles, vous débutez cette année en cheminant vers un sacrement. Homicides, assassins, tueurs, c’est un peu fort. Passe encore pour reconnaître n’être guère assidus à la pratique religieuse, à la vie de prière, à la charité.
 
Pourtant, dans la parabole, les rôles sont clairs. Le maître, c’est Dieu. Les vignerons, c’est nous ! Et le fils envoyé, avec le fol espoir que lui au moins soir respecté, c’est Jésus-Christ. Nous sommes les vignerons, les gérants de la vigne du Seigneur. Cette vigne, c’est l’Eglise dont nous sommes tous responsables en vertu de notre baptême. Oui, cette Eglise n’est pas l’affaire des curés, voire des religieux ou des religieuses, vous le savez. Elle est constituée d’une multitude de membres, chacun à son importance, son utilité, sa nécessité. Alors, face à la sans doute plus sombre de l’Evangile, en quoi sommes-nous ces vignerons homicides ?
 
Nous le sommes chaque fois que nos calomnies, nos médisances, nos jalousies prennent le dessus. Nous sommes homicides dès que le Christ n’est plus au centre de nos préoccupations. Nous tuons le Christ chaque fois que notre intérêt propre, notre confort personnel l’emportent. Car nous laissons au Malin semer le trouble en notre cœur, nous lui permettons d’installer un rapport de concurrence. L’Eglise devient notre affaire personnelle et nous oublions qu’elle nous est confiée en gérance, mais que le Christ ne cesse de la conduire vers le Père.

 
Concrètement, ce danger guette nos communautés et notre communauté de paroisses. Sans cesse, chacun et chacune de nous doit remettre le métier l’ouvrage de sa conversion. Oui, il est plus confortable de rester chez soi que d’aller à la messe le dimanche ; oui, il est plus facile de sa laisser aller à la rumeur que de jouer la confiance en l’autre ; oui, il est plus aisé de démolir, de détruire que de se réjouir de ce que d’autres font. Quel témoignage donnons-nous ainsi du Christ Seigneur ? Pourquoi donc a-t-il donné sa vie pour nous si c’est pour un si piètre résultat ? Il veut nous sauver et nous semblons lui demander d’aller voir ailleurs.  
 
Nous avons cette formidable chance de pouvoir bâtir notre vie, et, chers parents, celle de vos enfants, sur une « pierre angulaire ». C’est le Christ. Dans un monde où tout semble vaciller, où rien ne semble plus établi avec certitude, où tout ne cesse de changer, nous avons cette folle mais avérée assurance que c’est là « merveille sous nos yeux ». Soyons sérieux ! Soyons conscients de la chance qui est la nôtre ! Qu’un jour nous ne soyons pas trouvés en insuffisance au point de nous voir déposséder du trésor du Royaume des cieux !
 
" Dieu conduit par sa grâce : voilà qui m’est apparu particulièrement tangible ces dernières semaines. Je crois que je distingue mon devoir plus clairement et plus précisément. Certes cela signifie aussi que je prends conscience, toujours davantage, de mes limites réelles ; mais dans le même mouvement et malgré ces limites, je prends conscience aussi de la possibilité d’être un instrument de Dieu », voilà ce qu’écrivait Edith Stein, la sainte patronne de notre communauté.
 
En ce début d’année pastorale, je vous exhorte, au nom du Christ, à vivre en chrétien ! Soyez fiers de ce que vous êtes ! Devenez-le plus ! Ayez le courage, heureux et respectueux, de vos convictions authentiquement chrétiennes !
 
AMEN.
                                                                                                                                                                                                                  
Michel Steinmetz

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