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jeudi 14 août 2014

Homélie de la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie - 15 août 2014

Où allons-nous alors ? Et qu’est-ce qui nous pousse à y aller ? Cette question, l’humanité n’a jamais cessé de se la poser. Bien avant d’inventer le moteur à explosion, bien avant d’identifier un virus, bien avant de marcher sur la lune. Que sera cet ailleurs recherché, espéré, attendu ? A quoi ressemblera-t-il? Et nous, comment serons-nous ? Qu’en sera-t-il de notre esprit, de notre souffle, de notre cœur, de nos affections, de nos pensées ? Qu’en sera-t-il de notre corps ? Quel rapport y aura-t-il entre ce que je vis de plus intense et la matière même qui me permet de le réaliser ? Quelle sera la date ou l’heure du grand départ ? Le prix à payer ? Un aller sans retour ? Des réductions ? La durée du voyage ? Que peut-on emporter ? Trajet direct où par étapes ? Certains parlent de tunnel lumineux, c’est paradoxal. Une naissance à vivre ? Faut-il avoir peur ?
 
Devant la question de l’au-delà, le christianisme n’est pas bavard. De toutes les religions, il est probablement celui qui est le plus discret. Aucune carte de l’au-delà. Pas d’assurance-vie éternelle, pas d’agence de voyage pour « la vie après la vie ». Pas d’explications mais quelques grandes affirmations. Tout se joue maintenant comme germe de l’après. La bonne nouvelle que nous portons est celle de la Résurrection de Jésus le crucifié. Marie, la mère de Jésus a été associée étroitement au destin de son fils. Pour elle, l’histoire n’a pas retenu pour elle de tombeau. Où est-elle allée ? Qu’est devenu son corps ? La foi des chrétiens depuis toujours, sans bien comprendre comment, a tout de suite perçu que Marie était associée à la Résurrection de son fils au point d’être intégralement auprès de lui. Le mot « résurrection » n’est cependant pas prononcé, par égard pour nos frères orthodoxes qui parlent de « dormition » et non pas de « mort ». Le mot « assomption » est donc utilisé, qui se rapproche de l’ « ascension ». Une femme est « auprès de Dieu » et si l’on imagine celui-ci « en haut », elle est « montée » auprès de Lui. « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » Cette femme, c’est l’humanité accomplie, revêtue de la lumière de Dieu. Toute la création la contemple et lui sert de parure : le soleil, la lune et les étoiles soulignent sa beauté. C’est l’Eglise transfigurée, c’est Marie, en tout premier lieu, la petite fille d’Israël, qui a cru à la promesse, qui a conçu le Fils de Dieu, qui est toujours à ses côtés, au pied de la croix et maintenant dans l’accomplissement de sa résurrection.
 
Mon âme exalte le Seigneur. Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ». Par cette phrase, si courante à nos oreilles et à notre prière, Marie nous donne la clé de ce grand mystère. Avez-vous bien prêté attention à ce que Marie prononce dans sa propre louange ? Habituellement nous demandons d’être exalté, c’est-à-dire d’être élevé, de sortir du lot, d’être au-dessus de la mêlée. Cela se traduit par nos réussites sociales, financières, notre train de vie, bref dans ce qu’on appelle le matérialisme. Pour d’autres cela se joue dans le fait qu’ils se placent au premier plan, y compris dans leurs engagements au service des autres. Peu importe. Marie ne nous enseigne pas cependant la dépréciation de soi. Oui, nous pouvons et devons être fiers et heureux de nos réussites si elles ne nous font pas devenir orgueilleux, méprisants envers les autres et refermés sur nous-même. Marie loue le Seigneur : elle l’associe à son destin et aux « merveilles » dont elle le confesse comme l’auteur. Elle, dont nous fêtons l’Assomption en ce jour, est élevée jusqu’au ciel et, par avance sur nous tous, bénéfice des grâces de la Résurrection du Christ. Elle est élevée en traversant la mort pour entrer dans la vie de Dieu. Nous voilà au cœur du mystère : c’est en laissant Dieu nous élever comme des humbles et non en orgueilleux, qu’Il nous exalte. C’est en laissant à Dieu la première place, en le reconnaissant comme la source et le terme de notre existence, qu’Il « comble de biens » les affamés que nous sommes. Si nous nous présentons à Lui en riches de notre suffisance, il nous renverra les mains vides puisque nous n’avons pas besoin de Lui. Vous ne savez comment vivre cela ? Regardez Marie, priez-la. Elle vous montre le chemin du Ciel.
 
AMEN.
 
 
Michel Steinmetz

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