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vendredi 16 mai 2014

Homélie du 5ème dimanche de Pâques (A) - 18 mai 2014


Ceux qui voudraient toujours des messes allègres, des réunions paisibles, une vie de foi coulant comme un long fleuve tranquille, sans heurts ni doutes, feraient bien relire la description de l’ultime soirée de Jésus avec les siens dans le chapitre 13 de St Jean. Un véritable tsunami ! Un carnage ! Jésus, le maître vénéré, tout à coup s’agenouille aux pieds de ses disciples afin de leur laver les pieds ! Puis il leur ordonne de faire la même chose entre eux. En blêmissant, il annonce que l’un d’eux va le livrer à ses ennemis ; Judas sort en claquant la porte. Jésus révèle qu’il va disparaître et que les siens ne le trouveront plus. Et enfin il annonce à Pierre, qu’il est incapable du martyre et qu’il va bientôt le renier. Un Messie serviteur, des traîtres dans la communauté, des chefs qui apostasient : la soirée est absolument sinistre !
 
C'est pourquoi Jésus poursuit en rendant courage aux siens - sujet du chapitre 14, évangile de ce jour, qui donne tout de suite le remède pour éviter le naufrage : « Ne soyez pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ».

La traduction « bouleversés » est trop faible : le verbe est celui-là même utilisé dans le récit de la tempête apaisée. Les disciples ne sont pas seulement surpris, choqués : ils sont complètement perdus. Jamais ils n’auraient imaginé les événements qu’ils vivent. Toutes leurs idées, tous leurs projets s’effondrent ! Quel remède ? Il est unique : croire. C’est l’unique façon de tenir ! Pour tenir bon, cette foi-confiance doit être arrimée, elle doit avoir un terme sûr, être en même temps une espérance indéfectible : « Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure - sinon, est-ce que je vous aurais dit : ‘Je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. »
 
 
Jésus sait où il va : à la croix. Mais, en montant sur le gibet, il sait qu’il va monter encore, qu’il sera élevé dans la maison de son Père. Sa mort ignominieuse sera une glorification. En donnant sa vie, en aimant les siens jusqu’à l’extrême, il va leur offrir ce que le lavement des pieds symbolisait : la purification de leurs péchés. Donc le chemin du Père leur sera enfin ouvert. Jamais ils ne pourraient par eux-mêmes accéder au ciel mais Jésus ressuscité, loin d’être éloigné, leur restera présent, il reviendra vers eux, il les prendra avec lui. « Pour aller où je m’en vais, vous connaissez le chemin. - Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas : comment pourrions-nous savoir le chemin ? - Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »
 
Je suis le chemin : il faut non seulement vivre selon les enseignements qu’il a indiqués mais vivre en Lui, de Lui, par Lui. Etre fils dans le Fils.
Je suis la vérité : Jésus est la Révélation plénière de Dieu le Père : le connaître c’est-à-dire se laisser aimer par lui et l’aimer en retour, c’est pénétrer dans la Vérité.
Je suis la vie : la foi en Jésus n’est pas seulement promesse de voir Dieu un jour, plus tard. Elle permet d’expérimenter tout de suite la rencontre immédiate de Dieu. Croire, c’est déjà maintenant vivre ce qui est espéré.
 
Il nous faut accueillir les Paroles de Jésus, le Fils au même titre que celles de Dieu, le Père. Et si cela nous paraît impossible, alors du moins nous pouvons méditer sur les œuvres que Jésus a réalisées. Et puisque nous n’étions pas là au temps de Jésus, nous pouvons admirer les œuvres réellement extraordinaires accomplies par des chrétiens depuis vingt siècles. Plutôt que de se lamenter, de relever la faiblesse des chrétiens – donc la nôtre, nous pouvons nous réjouir et rendre grâce pour ce que la foi en Jésus, chemin, vérité et vie, a apporté au monde. Tant de progrès sont inspirés de l’Evangile. Aujourd’hui, notre grand témoignage sera de croire à travers les tempêtes de la vie et de nous laisser attirer vers la Maison du Père.
 
AMEN.
                                                                                                                                                                                                                      
Michel Steinmetz

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