C'est pourquoi Jésus
poursuit en rendant courage aux siens - sujet du chapitre 14, évangile de ce
jour, qui donne tout de suite le remède pour éviter le naufrage : « Ne
soyez pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ».
La traduction « bouleversés »
est trop faible : le verbe est celui-là même utilisé dans le récit de la
tempête apaisée. Les disciples ne sont pas seulement surpris, choqués : ils
sont complètement perdus. Jamais ils n’auraient imaginé les événements qu’ils
vivent. Toutes leurs idées, tous leurs projets s’effondrent ! Quel remède ? Il
est unique : croire. C’est l’unique façon de tenir ! Pour tenir bon, cette
foi-confiance doit être arrimée, elle doit avoir un terme sûr, être en même temps
une espérance indéfectible : « Dans la maison de mon Père,
beaucoup peuvent trouver leur demeure - sinon, est-ce que je vous aurais dit : ‘Je
pars vous préparer une place’ ? Quand je serai allé vous la préparer, je
reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. »
Jésus sait où il va : à la
croix. Mais, en montant sur le gibet, il sait qu’il va monter encore, qu’il
sera élevé dans la maison de son Père. Sa mort ignominieuse sera une
glorification. En donnant sa vie, en aimant les siens jusqu’à l’extrême, il va
leur offrir ce que le lavement des pieds symbolisait : la purification de leurs
péchés. Donc le chemin du Père leur sera enfin ouvert. Jamais ils ne pourraient
par eux-mêmes accéder au ciel mais Jésus ressuscité, loin d’être éloigné, leur
restera présent, il reviendra vers eux, il les prendra avec lui. « Pour
aller où je m’en vais, vous connaissez le chemin. - Seigneur, nous ne savons
même pas où tu vas : comment pourrions-nous savoir le chemin ? - Je suis le
Chemin, la Vérité et la Vie. »
Je suis la vérité : Jésus est la Révélation plénière de Dieu le Père : le connaître c’est-à-dire se laisser aimer par lui et l’aimer en retour, c’est pénétrer dans la Vérité.
Je suis la vie : la foi en Jésus n’est pas seulement promesse de voir Dieu un jour, plus tard. Elle permet d’expérimenter tout de suite la rencontre immédiate de Dieu. Croire, c’est déjà maintenant vivre ce qui est espéré.
Il nous faut accueillir les
Paroles de Jésus, le Fils au même titre que celles de Dieu, le Père. Et si cela
nous paraît impossible, alors du moins nous pouvons méditer sur les œuvres que
Jésus a réalisées. Et puisque nous n’étions pas là au temps de Jésus, nous
pouvons admirer les œuvres réellement extraordinaires accomplies par des
chrétiens depuis vingt siècles. Plutôt que de se lamenter, de relever la
faiblesse des chrétiens – donc la nôtre, nous pouvons nous réjouir et rendre
grâce pour ce que la foi en Jésus, chemin, vérité et vie, a apporté au monde.
Tant de progrès sont inspirés de l’Evangile. Aujourd’hui, notre grand
témoignage sera de croire à travers les tempêtes de la vie et de nous laisser
attirer vers la Maison du Père.
AMEN.
Michel Steinmetz †
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