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vendredi 25 avril 2014

Homélie du 2ème dimanche de Pâques (A) - 27 avril 2014

Homélie prononcé lors de la célébration de la Profession de Foi
 
Il y  a maintenant un peu plus de deux ans, chers jeunes, l’un d’entre vous m’a fait une remarque après une messe. Peut-être s’en souvient-il… Alors que la célébration était achevée, un peu bêtement – je l’avoue –, de retour à la sacristie, je dis en alsacien : Weder eb’s gschafft un nix verdient. Ce qu’on pourrait traduire par : à nouveau un travail accompli pour un petit salaire. A vrai dire, ce jour-là, l’assemblée avait été plus que clairsemée et l’ambiance était un peu maussade. Voilà qu’un silence suit cette expression de notre dialecte. Et après quelques secondes, j’ai droit en retour : « Vous avez Jésus-Christ, vous avez gagné Jésus-Christ à la messe, et ça ne vous suffit pas ? ». J’en suis resté bouche-bée. Bien fait pour moi. Dans les dents. Il n’y avait de toute façon rien à ajouter.
 
On nous a dit dans l’évangile que Jésus est ressuscité. Le tombeau est vide. Il est apparu aux disciples ! Il demande même à celui qui a du mal à croire à mettre la main dans son côté transpercé et ses doigts à l’endroit des clous ! Il est vivant, différemment, mais bel et bien vivant. Vivant pour toujours. Que de fois ne cherchons-nous pas notre bonheur ailleurs ? Que de fois ne sommes-nous pas travaillés de l’intérieur par des passions qui agitent notre cœur ? Nous luttons avec nous-mêmes et nous oublions d’entendre la voix du Seigneur qui nous lance : « La Paix soit avec toi ! ». Il y a tellement d’agitation en nous et en dehors de nous… Pourtant le Seigneur ressuscité est là, il est même prêt à revenir, comme pour Thomas, pour nous assurer de sa présence quand nous manquons le rendez-vous avec lui.
 
Je sais que, parmi vous, certains au moins sont confrontés aux grandes questions de l’existence devant la maladie d’un proche ou la perte d’un être cher. Nous sommes obligés de voir, sous nos yeux, une vie en proie à la destruction, à la souillure et au vieillissement, pour reprendre les paroles de l’apôtre Pierre. Cela peut s’avérer si déroutant que nous venons à en oublier que Jésus, ressuscité, nous fait renaître à la vie qui ne finit pas. Bien sûr, l’espérance de la foi nous le fait deviner, même si nous avons bien du mal à nous l’imaginer. Cela est cependant bien vrai et bien réel. La Pâque de Jésus nous fait « tressaillir de joie », « même s’il faut que [nous soyons] attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ».
 
Je sais aussi que, parmi vous, beaucoup veulent faire le bien autour d’eux et sont prêts à s’engager pour cela. Votre participation à notre action de Carême en faveur des Sœurs indiennes en a été le signe. Ne laissez pas cet élan, cette générosité, cette bonté s’éteindre parce que vous seriez blasés par la vie ! Le Christ n’est pas mort et ressuscité pour rien ! Il compte sur chacun de nous, sur chacun et chacune de vous, pour continuer l’œuvre de la Résurrection. Vous pouvez faire en sorte que des hommes et des femmes, autour de vous et dans le monde, deviennent plus vivants, soient remis debout dans leur dignité.
 
Je suis persuadé qu’aider les pauvres et les opprimés à vivre est notre devoir pascal. Je dis « pascal », parce que ce devoir trouve à mon avis, son origine dans la mort et la résurrection du Christ. Le Christ s’est donné complètement à nous et pour nous. Sa vie était une renonciation totale et, en même temps, une donation. C’est quand on se donne, à la suite de Jésus, que l’on reçoit beaucoup. Moi, comme disciple de Jésus, je ne peux plus rechercher simplement mon intérêt à moi, mais je dois aussi chercher « les intérêts d’autrui ». La charité n’est une vertu chrétienne que si elle puise son origine, sa force dans la mort et la résurrection du Christ, c’est-à-dire dans son amour allant jusqu’à l’extrême. Mais si on ne fait rien pour ces gens-là, pour les pauvres et les opprimés, à quoi bon cette résurrection si elle ne nous inspire pas à agir ? A quoi bon annoncer que Jésus est vivant si les pauvres et les opprimés – que nous sommes aussi parfois – ne retrouvent pas eux-mêmes la joie de vivre ?
 
Chers jeunes, ne laissez pas le Christ être mort et ressuscité pour rien. Il est au milieu de nous et nous dit : «  La paix soit avec toi ». Vivez-en ! Dites-le autour de vous ! Ne vous taisez pas !
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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