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vendredi 3 mai 2013

Homélie du 6ème dimanche de Pâques (C) - 5 mai 2013

Chaque fois que nous faisons l’expérience d’un deuil, ici sur terre, nous sommes forcés de faire un chemin obligé pur survivre alors que souvent nous ressentons un vide, une grande absence, un profond silence. Suit alors le temps de l’apprentissage de l’absence, d’un deuil à devoir faire pour continuer à vivre. Il n’est plus de ce monde, il s’en est allé dans sa propre lumière. Nous entendent-ils, ceux qui sont de l’autre côté ? Y a-t-il vraiment quelque chose après cette vie ? Nous n’avons aucune certitude. Seulement une espérance. Seulement une foi en celui qui a dit à ses amis : « je m’en vais et je reviens vers vous ». Une phrase on ne peut plus paradoxale puisque le Christ dit en même temps : je pars et je ne pars pas. Nous avons l’impression qu’il dit une chose et son contraire. En tout cas, il ne nous a pas menti quand il a dit qu’il partait. Un peu comme s’il nous disait, aujourd’hui encore, vous ne me verrez plus. Faites-vous bien à cette idée. Vivez sans ma présence visible. Sans doute que je vous manque. Vous aimeriez peut-être voir mon visage, être certain de mon humanité et de ma divinité, contempler en mon regard toute la tendresse du Père pour ses créatures. Tout cela vous y aurez droit mais seulement dans l’éternité. D’ici là, le Christ nous laisse la place c’est-à-dire que tout ce que nous ne ferons pas nous-mêmes ici sur terre pour améliorer l’humanité, il ne viendra pas le faire à notre place. Il s’en est allé rejoindre le Père pour y préparer notre propre place, notre demeure éternelle.

Ne soyons pas bouleversés, nous vivons tout simplement la vie telle qu’elle a été envisagée dans le plan de Dieu. Il s’en est allé, c’est vrai. Mais en même temps, il reste à nos côtés. Il n’est pas tout à fait parti. Il est là, présent, proche de nous, nous accompagnant sur cette traversée. Il est maintenant présence invisible et pourtant perceptible. Sa présence est plus profonde, plus intérieure. Elle s’enracine au plus profond de ce que nous sommes. Dorénavant, par l’Esprit, Dieu a choisi de se poser en chacune et chacun de ceux qu’il aime. Attention, cependant, l’évangile le rappelle : celui qui l’aime, c’est celui qui garde ses paroles, ou plutôt qui les met en pratique. Sa vie dit quelque chose de la vie de Dieu qui est en lui. Un pu comme si la vie du Christ passait dorénavant en nous. Il vit en nous et reste vivant à jamais par ses paroles à méditer mais également au cœur de chacune de nos eucharisties. L’Esprit poursuit son œuvre divine : il est ce souffle qui nous pousse à retrouver Dieu dans les traits de celui qui s’est perdu dans sa vie, qui s’est enfermé dans une solitude de laquelle il n’arrive plus à sortir, qui dans le monde aujourd’hui a faim, ou souffre de la blessure infligée par d’autres. Oui, Dieu le Fils est là, bien là. Mais nous ne pouvons le découvrir et le rencontrer qu’avec l’aide de son Esprit, « lui qui, dit Jésus, vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ». L’Esprit de Dieu est invisible et pourtant aussi fort que le vent (c’est ce que nous rappelle la seconde lecture). Ce vent, nous ne le voyons jamais que par ses effets : nous voyons les branches d’un arbre bouger…

Si Dieu est aujourd’hui encore à l’œuvre dans notre monde, c’est par l’intermédiaire de l’Esprit. Il qui nous accompagne et ne nous lâche pas. Il se réjouit avec nous dans le bonheur et nous soutient dans les moments plus difficiles. Il est douce présence de Dieu sur notre terre. Il s’accompagne du don de la paix. Cette paix nous est donnée « mais pas à la manière du monde ». En Dieu s’en est allé et pourtant il est toujours là. Il s’en est allé pour que nous puissions le chercher librement, l’aimer sans contrainte. Selon lui, notre dépendance à son égard n’a de sens que si elle est librement consentie, que si cet amour réciproque est une réponse personnelle liée à ce désir de vivre en lui. Mais en attendant un tel jour, Dieu ne souhaite pas nous laisser dans une absence insupportable, insoutenable c’est pourquoi, depuis ce jour, Dieu l’Esprit est à nos côtés. A chacune et chacun de le trouver. Ne le cherchez pas au loin. Dieu l’Esprit est en vous et chez votre voisin.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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