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vendredi 17 mai 2013

Homélie de la solennité de Pentecôte - 19 mai 2013

Une famille est rassemblée après un enterrement, en train de manger dans une petite salle. Mais ils mangent peu. Leur gorge est nouée. C’est l’enterrement du fils unique. Il n’y a que le pain des larmes sur la table. La maman est inconsolable. Et tout d’un coup, un vent énorme tombe sur cette petite pièce, avec une force inouïe. La porte s’ouvre, la fenêtre tombe. La table est renversée. Une tornade frappe la maison. Tout le monde qui était à l’intérieur, doit se raccrocher à quelqu’un d’autre. Le vent hurle. Il vient avec une telle force, une force si incroyable, qu’il faut vraiment se maintenir. Finie la tristesse ; tout d’un coup, il y a une autre priorité : survivre, se raccrocher à la vie.

Voilà ce qui s’est passé à Jérusalem. Le Fils unique était enterré. Ses disciples avaient peur. Ils ne savaient plus quoi faire. Et sa mère était parmi eux, mais avec une étrange confiance... Et puis ce coup de vent qui leur change les idées, ces langues de feu qui leur brûlent la peur. Tout est balayé. Finie la tristesse, adieu la peur. Il faut sortir.

Aujourd’hui le Saint-Esprit frappe nos maisons, balaye nos peurs et nos tristesses, nous brûle nos problèmes, nos inquiétudes, souffle dans nos idées, vide nos têtes et nos cœurs par un vent salutaire. Tout d’un coup, il n’y a encore qu’une seule priorité : c’est Dieu. A la Pentecôte, Dieu brûle dans nos cœurs. Et cela change tout. Qui possède Dieu, a tout.

Peut-être vous me direz que c’est de la rêverie, que cela ne se passe jamais, que cette histoire du vent est belle, mais invraisemblable. Pourquoi cela ne se fait jamais chez nous ? Pourquoi les choses restent toujours comme elles étaient ? Pourquoi la vie est si difficile, si lourde parfois ? Quand est-ce que ma tristesse sera balayée ? Quand est-ce que mes soucis seront brûlés ? Pourquoi ai-je toujours ce pessimisme dans mon cœur ? Pourquoi est-ce que je me bats avec la dépression ? Pourquoi toujours cette grisaille ? Où est il ton Esprit-Saint ?

C’est pour cela que la Pentecôte nous paraît si irréelle. Mais si nous devons dire que nous avons eu peut-être trop de phantasmes sur la Pentecôte, sur la descente de l’Esprit-Saint, il faut dire également qu’en fait, nous avons presque pas l’imagination de créer des pistes d’atterrissage pour qu’Il puisse réellement venir en nos vies.

Le problème de la Pentecôte, c’est le problème de notre auto-suffisance. Nous savons tout, nous savons comment gérer notre vie. Nous savons comment organiser les choses. Nous connaissons nos capacités. Nous avons créé des commissions pour réfléchir sur tout. Nous organisons tout. Nous préparons tout, même en certains endroits les textes de la messe que nous aimerions entendre... d’autres pas. Est-ce que l’Esprit-Saint a encore à dire quelque chose ? Est-ce que le Seigneur peut encore parler dans sa propre maison ? Ou est-ce que c’est nous qui avons préparé ses discours ? Est-ce que nous avons encore besoin de Lui ?

Mais tout d’un coup dans nos maisons, dans nos églises, dans nos églises, c’est le calme plat. Lourdeur et pesanteur. Et la où nous devenons trop humains, il ne reste que des conflits et de déceptions. Les apôtres étaient bien préparés à la descente de l’Esprit-Saint sans le savoir. Ils avaient perdu toutes leurs espérances, ils étaient totalement pauvres. Et l’Esprit-Saint, le Père des pauvres, est venu, de façon inattendu. Dieu ne se laisse pas manipuler. Il vient quand il veut.

N’attendons rien de nous-mêmes. Construisons des pistes d’atterrissage sur la ruine de nos rêves et Il balayera tout nos tristesses et nos peurs. Il nous brûlera les soucis et remplira nos cœurs d’une joie indicible et totalement inattendue. Vivons les mains ouvertes et Il nous comblera.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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