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vendredi 3 mai 2013

Homélie de la solennité de l'Ascension du Seigneur (C) - 9 mai 2013

Ferme les yeux et tu verras. Ferme les yeux si tu veux comprendre ce qu’ont vécu les disciples à partir du troisième jour après la mort de Jésus. Ferme les yeux ; n’essaie pas de te représenter la résurrection et, a fortiori, l’ascension comme une séquence de cinéma. Ferme les yeux et tu verras, voilà à quoi nous invite la fête de l’Ascension. « Jésus ressuscité apparaissait à ses disciples. » Avec l’arrestation de Jésus, les procès bâclés, les tortures, la mort et la mise au tombeau les disciples ont vécu trois journées terribles de désespérance. Dieu semble avoir vraiment abandonné, renié celui qui prétendait venir de lui et parler en son nom. Ensuite, à partir du matin de Pâques, des rencontres multiples, fortuites se succèdent ; des expériences que les disciples se transmettent les uns aux autres et qui entraînent une conviction de plus en plus profonde : « Il est vivant ! ».

Dieu ne l’a pas abandonné. Jésus reste présent, actif, attentif à tous ceux qu’il a connus auparavant. Alors, ils se rappellent les événements proches ou plus anciens de sa vie ; ils les mettent en relation avec ce que les Anciens ont transmis dans les livres saints entendus chaque sabbat à la synagogue : « il fallait que s’accomplisse ce qu’annonçait l’Ecriture ». C’est le mouvement que Jésus initie lui-même dès le soir de Pâques avec les compagnons d’Emmaüs : chemin faisant, il leur expliquait tout ce qui le concernait en reprenant avec eux les Ecritures. En l’espace de quelques jours, on constate dans la vie des disciples, un retournement total et subit de leurs comportements et de leur vision des choses. La plupart s’étaient enfuis et se cachaient, morts de peur. A partir de Pâques, bravant tout obstacle et toute crainte, ils proclamant : Il est Vivant ; « ce que nos yeux ont vu, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons » : Christ est ressuscité, Christ est vivant. En lui, vous aurez la vie.

Le mystère de la Résurrection a comme deux faces :
- la Résurrection proprement dite : Christ est sorti du tombeau ; il a vaincu la mort ; sur lui la mort n’a plus d’emprise ; il est désormais présent à chacun ; je serai avec vous.
- l’Ascension : Christ est entré dans la gloire du Père ; il est vivant en Dieu. Cette vie nouvelle il la communique à qui reçoit le message et croit en lui.
Résurrection et ascension sont deux facettes d’une unique réalité : Celui qui fut mis à mort est vivant ; il vit désormais en Dieu. L’Ascension est moins un événement qu’on pourrait dater dans l’histoire ; c’est plutôt l’expression, la représentation de cette réalité : il vit en Dieu. Les quarante jours qui séparent Pâques de l’Ascension sont à comprendre comme une période symbolique : temps privilégié de rencontres avec le Ressuscité, d’expériences qui ont fait entrer les disciples dans une vision nouvelle des choses, et qui ont totalement transformé leurs vies. « De cela nous sommes témoins ».

Apartir de là, le message s’est transmis de génération en génération, jusqu’à nous, qu’on pourrait appeler les disciples de deuxième main, tous ceux qui n’ont pas vu et touché, mais qui sont appelés à une expérience proche de celle des disciples : rencontre et certitude de la présence du ressuscité ; partage, avec lui, de la vie de Dieu : eucharistie, prière, le reconnaître dans un autre... Vivre cela, en être témoins. Le Christ fait entrer ses amis dans une nouvelle relation avec lui ; il les fait naître à ce qu’ils sont devenus, témoins du Ressuscité. Nous découvrons alors que le lien unissant Jésus à ses disciples – et nous aujourd’hui – n’est une simple amitié ou une séduction passagère, mais un engendrement et une mission. « Ils retournèrent à Jérusalem, replis de joie ». Vivre de la conscience et de la présence du Ressuscité dans nos vies ne transparaît pas nécessairement dans nos traits, mais bien dans nos façons de vivre, d’habiter un quotidien irradié de la présence vivante du Christ. Vivre de telle façon qu’à ma seule façon de vivre on pense que c’est impossible que Dieu n’existe pas. Ferme les yeux et tu verras ! Ferme les yeux, contemple et tu vivras !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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