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vendredi 12 avril 2013

Homélie du 3ème dimanche de Pâques (C) - 14 avril 2013

Le texte que nous venons d’entendre se situe à la fin de l’évangile de Jean. Il en est donc un peu la conclusion, l’envoi. Et c’est un peu comme si, sous nos yeux, l’évangéliste devenait un peintre. Tel un artiste, il parvient à disposer des éléments, des couleurs, qui me font rêver, m’emportent dans un autre univers. Car dans un tableau, ce n’est pas un petit détail qui me touche et me fascine, c’est l’ensemble, tout ce qui est dans le cadre. Bien que chaque détail ait son importance, sa place dans l’ensemble. Dans l’évangile aujourd’hui, il y a comme deux tableaux :
Le premier. Peut-être avez-vous déjà vu en Méditerranée ces petits bateaux pêchant la nuit avec des lampes pour attirer les poissons. Sur une barque, sept pêcheurs s’ennuient car ils ne prennent rien. La nuit est longue. Je vois le tableau sombre rendant l’obscurité de la nuit et quelques lueurs sur une barque éclairant faiblement des pêcheurs somnolents.
Le deuxième. Le jour se lève. Un coin du tableau s’éclaire. Les sept pêcheurs sont en pleine activité et essayent de remonter un filet plein à craquer. Sur le rivage qui n’est pas trop loin un feu de braises avec quelques poissons et « quelqu’un ».

Que se passe-t-il d’un tableau à l’autre ? Entre cette longue pêche de nuit sans succès et cette pêche miraculeuse ? Regardons ensemble tout ce qu’il y a d’extraordinaire dans ce deuxième tableau, tout ce que le peintre Jean a voulu nous communiquer.

Il y a là maintenant quelqu’un sur le rivage. Quelqu’un qu’il a fallu du temps à identifier. Quelqu’un qu’on ne reconnaît pas tout de suite mais qui est bien là présent, Jésus-Christ ressuscité. Et parce qu’Il est là, le deuxième tableau n’est plus le même que le premier. Ce n’est plus la nuit avec une barque et des pêcheurs somnolents. C’est l’aube. Le jour se lève. Quelque chose de nouveau commence. Sept pêcheurs sont en pleine activité et remontent un filet plein de 153 poissons. 153, le peintre aurait pu ne rien dire ou dire simplement « un filet plein à craquer ». Mais dans la Bible, beaucoup de chiffres ont des valeurs symboliques. Quand l’évangile rapporte qu’il y a 153 poissons, ce nombre correspond à celui des espèces de poissons connues à l’époque de Jésus. Il y a donc dans le filet le monde entier pour une pêche qui ne s’arrête jamais. IL y a encore sept pêcheurs, alors que seulement cinq sont cités nommément. Et si nous étions nous-mêmes appelés à être ces deux anonymes, à être nous aussi pêcheurs d’hommes ? Et puis ce filet ! On pourrait dire que les poissons sont prisonniers, captifs. Mais parce que Jésus est ressuscité, qu’Il est là, tout près, nous ne sommes pas captifs dans un filet mais captivés par quelqu’un de captivant. Un peu comme lorsqu’on lit un livre passionnant. On est pris, captivé par le livre. On ne sait plus en sortir tellement le récit est passionnant.

Alors, dans la mer, le monde, il y a de tout. Ceux qui sont dans le filet par hasard. Ceux qui se sont laissé captiver. Ceux qui se sont échappés. Ceux aussi qui sont restés accrochés à l’extérieur par une nageoire ou une écaille. Tous, nous sommes appelés, a notre rythme, à nous laisser prendre, captiver et à nous laisser entraîner sur le rivage devant un feu de braise. Un feu sur lequel grillent quelques poissons pour un repas, un partage, une communion avec le Ressuscité. Pour devenir à notre tour brûlants et nourriture. Des hommes et des femmes, de toutes espèces et en tous temps, captivés par la personne de Jésus-Christ, de son Evangile et captivants parce qu’ils l’ont découvert. Des hommes et des femmes rassemblés autour de ce feu avec le Ressuscité et priant son Esprit pour qu’en nous Il souffle sur les braises et toujours les réactive. C’est bien là, au-delà des structures, l’image de l’Eglise, de notre Eglise.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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