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jeudi 28 mars 2013

Homélie du saint jour de Pâques - 31 mars 2013

Dimanche dernier, nous étions devant les portes de Jérusalem. Allions-nous y entrer et suivre le Christ, tout en sachant qu’il nous faudrait le suivre jusqu’à la croix ? Je vous souhaite d’avoir fait le bon choix. Si tel est le cas, aujourd’hui, vous vous retrouvez plus vivants et plus libres ! Vous avez suivi un Messie acclamé par tous, jugé, maltraité, crucifié. Vos espérances, peut-être, se sont retrouvées enfermées dans l’obscurité du tombeau. La pierre, cependant, a été roulée et vous suivez maintenant le Ressuscité.

Ne vous réjouissez pas trop vite ! La route n’est pas finie. Il vous faudra sans cesse refaire le chemin dans votre propre Jérusalem intérieure. Il vous faudra vous laisser guider par le Christ : il n’en a pas fini avec vous ! Déjà vous goûtez un peu de sa résurrection. Poursuivez ! Tenez bon ! Toutes ces Pâques vous conduiront à celle qui ne passera pas, un jour, dans le face à face avec Dieu !

De fait, nous n’en avons pas fini de rouler la pierre du tombeau de notre cœur. Comme si nous n’en finissions jamais, l’obscurité semble toujours revenir. Maintenir la pierre roulée et le tombeau de notre cœur ouvert à la lumière de Pâques se révèle du combat de la foi. N’avez-vous jamais fait l’expérience de vous réjouir de progresser dans votre vie, d’avoir le sentiment de devenir plus droit, plus juste et, de suite, d’éprouver l’amertume de voir cette clarté ternie ? Nous ne pouvons croire que parce que nous nous serons bien préparés à Pâques par un Carême fidèle, par une Semaine sainte féconde, la grâce de Pâques nous est définitivement acquise. Pâques est pour nous en devenir. C’est ainsi qu’il faut entendre l’ordre de Jésus à Marie-Madeleine : « Ne me retiens pas ! », et la consigne de l’ange : « Il vous précède en Galilée. C’est là qu’il vous attend ! ». Nous fêtons aujourd’hui un passage parce que nous décidons de nous tenir dans la lumière de la Résurrection et de garder ouvert notre cœur. Sans cesse, il nous faudra revenir à cette Pâque pour qu’elle se déploie dans nos vies. Nous pouvons en garder cette belle espérance qu’aucun de nous n’est oublié. Jésus a étendu ses bras sur la croix pour assumer toute l’humanité et l’élever avec Lui dans la gloire du Père. De passant au soir du Jeudi-saint, Il s’est fait passeur sur la Croix et s’est révélé en cette nuit comme le seul et unique Passage vers le Père. Vous pensez que les deuils, les rudesses de l’existence, la solitude des infidélités, l’angoisse de la maladie qu’il vous faut endurer vous garde au tombeau sans espoir de voir la lumière. Détrompez-vous ! C’est d’abord pour vous que le Christ est ressuscité ! C’est pour vous qu’il sort du tombeau et se rend désormais visible aux siens, à la fois le même et tout baigné de la gloire de Dieu !

Cette assurance nous réconforte. Quand l’influence des chrétiens tend à se réduire comme peau de chagrin dans la société, tout comme dans nos villages, le fait d’être chrétien doit être bien plus assumé qu’auparavant. Nous ne pouvons plus nous appuyer sur des habitudes, nous reposer sur les pratiques de ceux qui nous entourent pour nous affermir et nous encourager. Comment aller à la messe le dimanche quand les voisins ont encore les volets fermer ? Comment inscrire ses enfants à l’enseignement religieux à l’école quand des parents amis ne s’y voient plus obligés ? Comment défendre des principes chrétiens dans la vie professionnelle quand les chances d’être moqué sont certaines ? Soit vous déciderez de vous fondre dans la masse, de rester tapis dans le tombeau à l’abri derrière une grosse pierre qui desséchera votre cœur, soit vous déciderez, avec folie et confiance mêlées, de vous en remettre au seul Christ.

Si vous avez fait au cours de cette sainte Semaine la route avec le Christ, demandez-vous s’Il vous a déçus. Pourquoi en rester là ? Pourquoi ne pas continuer et le rejoindre là où Il nous attend. Ne désertez pas ! Ne trahissez pas la confiance que Dieu vous fait ! Il vous rend capables d’être dans le monde, pour vos familles, votre entourage, ses témoins ! Laissez-le vous guider. C’est tout ce qu’Il vous demande. Lui, Ressuscité, fera le reste. Il a déjà commencé.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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