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samedi 23 mars 2013

Homélie du dimanche des Rameaux et de la Passion - 24 mars 2013

En portant nos rameaux, nos branches de buis, nous nous fondons dans la foule venue acclamer Jésus aux portes de la Ville sainte. Nous nous demandons peut-être où nous sommes au milieu de la cohue : aux premières loges tout au bord du chemin, ou un peu en arrière ? Faisons-nous partie de ceux qui marchent déjà avec Jésus ou bien sommes-nous de ceux qui attendent le long de la route ?

Ces questions, je le crois, sont de l’ordre de l’anecdote. Peu importe. Car, durant cette Semaine sainte qui s’ouvre à nous, si nous restons précisément noyés dans cette foule, anonymes parmi les anonymes, nous aurons tout raté. Bien sûr, nous pourrons, tour à tour et tout à la fois, nous identifier à Pierre, à Pilate, à Jean ou à Marie, à ceux qui fuient et à ceux qui restent, à ceux qui se taisent et à ceux qui crieront : « A mort ! Crucifie-le ! ». L’enjeu n’est pas là. La véritable question, la seule, la vraie sera : est-ce que j’accepte de mettre mes pas dans ceux du Christ ? Est-ce que je consens à le suivre et à l’imiter, « lui qui se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » ?

Nous voici, aujourd’hui, devant les portes de la Ville sainte. Qu’allons-nous faire ? Imaginez la scène. Malgré la foule qui presse, malgré les hourras qui fusent, malgré l’apparente et éphémère gloire de l’instant, allons-nous accepter de franchir le seuil tout en sachant, avec Jésus, ce qui nous attend ? Il nous faudra souffrir, mourir à nous-mêmes pour vivre en Dieu.

Nous savons que nous rencontrerons, et nous les rencontrons déjà, des Judas qui trahiront notre confiance, des Hérode, petits despotes avides de pouvoir et de domination, des Pilate qui n’ont pas le courage de leurs convictions. Nous aurons, au nom de notre foi, à subir et endurer l’humiliation et la moquerie ; cela nous coûtera. Pourtant, comme pour ceux qui acclamaient Jésus, si nous nous taisons, même les pierres crieront. Nous n’avons pas le choix. Il nous faut dénoncer ce qui s’oppose à la justice, au respect de la personne humaine dès ses premiers instants jusqu’à ses derniers, ce qui entrave le plan de Dieu dans la complémentarité de l’homme et de la femme. Celui qui refuse d’être en Jésus sera contre lui. Celui qui refuse Dieu ne sera rien. En étant devant les portes de Jérusalem, nous pouvons avoir le sentiment que, jamais, nous ne serons à la hauteur, que nous défaillirons, tièdes et chancelants dans la foi. Pourtant, si nous suivons Jésus, si nous marchons dans ses traces, pas à pas, nous passerons par delà la croix. « Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. »

Luc, dans le récit de la Passion, à la différence de Marc et Matthieu, introduit une parole qu’on croirait venue de la plume de Jean : « C’est votre heure et le pouvoir des ténèbres » (22, 53). Ces ténèbres se sont de nos péchés, ténèbres qu’il nous affronter avec courage. Mais l’heure vient, et c’est maintenant, où le salut de Dieu va se manifester. Pour cela, nous devrons être les collaborateurs du Christ, ses disciples, ses associés. En passant les portes de Jérusalem aujourd’hui, nous acceptons de partager la sueur de Jésus pour que se poursuive l’œuvre de Dieu, sueur « qui devint comme des grosses gouttes de sang ». Ecrasé par le péché du monde et l’esprit de haine, nous serons comme la vigne dans le pressoir. Notre sueur, notre labeur, notre courage deviendront sang versé « en mémoire de Lui », sang d’une Alliance toujours nouvelle et désormais éternelle.

Allons et entrons à Jérusalem ! Allons et entrons dans le combat de Dieu ! Nous y souffrirons, nous y mourrons, mais dimanche, avec Jésus, nous serons plus vivants, plus libres que jamais !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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