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samedi 30 octobre 2010

Homélie des vêpres de la Toussaint - 1er novembre 2010

Capitule 2 Co 6, 16b – 7, 1

Quand des chrétiens se réunissent, il est bon qu’ils sachent pourquoi. Je m’explique. Nous pouvons nous réunir parce que nous avons l’habitude de le faire. Quand alors l’habitude tendrait à devenir la justification même de notre rencontre, il nous faut revenir à la source de ce qui nous rassemble ainsi, à Celui qui nous invite à le rejoindre. Jésus nous dit : « Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux ! ».
Aujourd’hui, nous nous sommes dans la joie de la fête de la Toussaint et avec la volonté de nous souvenir de nos morts et de prier pour eux. Pourquoi ? Pourquoi prions pour ceux qui nous ont quittés ?
Pourquoi, chrétiens, prions-nous pour nos morts ?

I.- Nous prions parce que nous nous souvenons.

Cet après-midi, nous nous sommes réunis et nous allons ces jours-ci dans les cimetières parce que nous voulons nous souvenir. Ces instants sont toujours douloureux ; ils feront resurgir, parfois bien malgré nous, des souvenirs de moments forts et intenses, semblant nous projeter, une nouvelle fois, dans la douleur de la séparation et de l’arrachement, douleur que nous croyions enfin surmontée.
Alors nous prions. Plutôt que de rester avec nos larmes, nous préférons les confier et les offrir à Celui que nous savons ne pas rester insensibles à notre malheur. « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ! ».

II.- Nous prions parce que nous croyons à la communion des saints.

En allant dans les cimetières, en offrant des intentions de messes pour nos défunts, en en appelant à l’intercession de nos disparus, nous croyons, même confusément, que la mort ne saurait tout effacer. Ce que nous avons pu vivre ensemble, les liens que nous avons tissés pendant une vie entière, tout cela n’est pas réduit à néant. Il y aurait là de l’absurde et du non-sens.
Alors nous prions. Plutôt que de nous laisser à la tentation du spiritisme, de faire appel à l’esprit de nos défunts, de les faire parler, nous restons fidèles à la sagesse biblique et n’en croyons pas moins vraies les paroles du Credo. Nous expérimentons la communion des saints. La mort, toujours injuste, injustifiable, se découvre à nous comme un passage ; elle n’est plus une fin, un fossé infranchissable. Plutôt que de nous révolter pour notre malheur, nous décidons, dans la foi, de demeurer dans la confiance.

III.- Nous prions parce que nous disons notre foi en Jésus, mort et ressuscité.

Quand nous allons porter nos fleurs sur nos tombes, quand nos cimetières, en ces jours, se transforment en de magnifiques jardins, je ne peux m’empêcher de penser que l’espérance fleurit, que, plus loin que de simples gestes, nous recréons sur ces terres le jardin rayonnant du matin de Pâques. Cette terre qui accueille nos morts est une terre sainte, sanctifiée par leur foi et la nôtre qui se rejoignent. Jésus était mort, Il est vivant, Il nous appelle à sa suite, premier-né d’entre les morts. Les cimetières sont, à la Toussaint, des lieux de souvenir, certes, mais aussi d’action de grâce pour tant d’amour partagé, pour des pardons jamais exprimés mais présents, maintenant, au fond des cœurs. Ils sont les jardins de la Rencontre. Nous y croisons les pas du Ressuscité.
Alors, nous prions. Plutôt que de passer bien vite, nous voulons nous arrêter, prendre le temps de la prière. Nous nous tournons vers la Croix. Regardant le Christ, nous, « temples du Dieu vivant », nous contemplons la vie toujours plus forte.

« Dieu l’a dit : Au milieu d’eux, j’habiterai et je marcherai ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. »

Michel STEINMETZ †

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