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samedi 30 octobre 2010

Homélie de la solennité de l'Assomption - 15 août 2010

Le décor de l’Apocalypse est un décor de lutte, mais décor qui ne saurait se comprendre sans la référence à l’antique serpent, et donc sans celle au Livre de la Genèse et à cette parole du Seigneur Dieu à Eve : « Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la meurtriras au talon ». Marie, nouvelle Eve, est la plus forte là où Eve avait échoué. La femme de la vision de l’Apocalypse n’est pas une déesse à l’origine mystérieuse, c’est Marie, femme de notre race et fille d’Israël. Cette femme, c’est aussi l’image même de l’Eglise triomphante. C’est femme, enfin, c’est Marie, modèle de l’Eglise et la plus parfaite image de l’Eglise à venir.

I.- La femme de l’Apocalypse : Marie, femme de notre race et fille d’Israël.

La fête de ce jour nous invite à « aller au cœur de la foi ». Nous célébrons ici bien plus qu’une femme. Nous célébrons par elle et avec elle la manière dont Dieu intervient dans l’Histoire des hommes. Eve, première des vivants, avait perdu la lutte contre le serpent ; depuis ce jour, l’humanité était en proie à ses assauts, aux assauts du péché, en proie à la faiblesse et au mensonge. Il n’y avait pas de voie de salut. Un jour du temps, Dieu s’est fait chair : pour sauver sa création et lui offrir la possibilité du salut, il lui fallait battre l’antique serpent jusque dans son être. Cet être, c’est la mort.. Depuis qu’une femme de notre race, fille d’Eve, Marie, a prononcé ces mots : « Voici la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi selon ta parole ! », l’humanité a été régénérée de l’intérieur. Jésus, prenant notre condition, en toutes choses excepté le péché, allant jusqu’à mourir, a traversé les rives de la mort et dénoué les pièges du Malin ; et il a été glorifié par son Père. Il est vainqueur de la mort même, mort qu’il a battu sur son propre terrain. En cela, Il est notre Sauveur. « Le nœud dû à la désobéissance d’Eve, s’est dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Eve avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par la foi », disait saint Irénée de Lyon.


II.- La femme de l’Apocalypse : image de l’Eglise triomphante.

A regarder quelques versets plus loin, il est légitime de rapprocher l’image de cette femme de l’image de l’Eglise. Cette femme, c’est Sion, c’est le peuple de Dieu, celui de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, le peuple qui engendre en son sein le Messie et les croyants. Cette victoire est celle de notre peuple. C’est la nôtre ! que de fois ne croyons-nous pas que tout est vain ? Que de toute façon, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, la mal aura toujours le dernier mot ? L’Apocalypse, en nous livrant sa vision grandiose, de la fin des temps – c’est-à-dire du jour où le Royaume de Dieu pourra enfin être "installé" en notre monde – nous éclaire sur notre identité et sur notre vocation. Sur notre identité : nous sommes le peuple de Dieu et nous avons, par là, cette capacité à gagner le combat contre le mal, même si cela doit se faire dans les cris et les tortures « des douleurs de l’enfantement ». Sur notre vocation : si nous avons dans nos gênes cette grâce, cette capacité à être en Jésus plus fort que la mort, nous avons à participer à la lutte. Bien sûr, nous ne changerons pas à nous tout seuls la face de la terre ; mais nous savons aussi que si personne ne bouge, ou pire, si nous attendons que le voisin bouge le premier, alors jamais rien ne changera. Alors l’acte de foi de Marie, sa docilité à l’œuvre en elle de l’Esprit, alors la venue du propre Fils de Dieu en notre monde, tout cela aura été vain. Nous sommes le Peuple de Dieu et il est de notre devoir de travailler à l’événement d’un monde plus juste et fraternel.

III.- Marie, modèle de l’Eglise et parfaite image de l’Eglise à venir.

Parce que Marie est une femme de notre race, parce qu’elle fille de la promesse faite à Israël, elle est le modèle de l’Eglise, l’invitant à être elle-même une Mère pour ses enfants en les faisant naître à la vie nouvelle des enfants de Dieu. Elle nous enseigne en outre la docilité à l’action de l’Esprit en notre cœur. Elle se fait l’exemple le plus éminent du courage dans l’adversité, de la force de la foi, de l’obéissance confiante. Marie est pour chaque croyant un modèle. En ce jour, elle l’est encore davantage parce qu’elle précède son peuple dans la gloire du ciel. Elle vit déjà des fruits de la résurrection.
Comment ne pas nous réjouir de savoir l’une des nôtres là où nous sommes tous appelés ? Marie a fait, grâce à la victoire de son Fils sur la mort, la route qu’elle nous invite à emprunter à sa suite.

« Dieu éternel et tout-puissant, toi qui as fait monter jusqu’à la gloire du ciel, avec son âme et son corps, Marie, la Vierge immaculée, mère de ton Fils : fais que nous demeurions attentifs aux choses d’en haut pour obtenir de partager sa gloire. » (collecte)

AMEN.

Michel Steinmetz †

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