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samedi 8 mai 2010

Homélie du dimanche des Rameaux et de la Passion (C) - 28 février 2010


« C’était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat ». Lc, 23.

Cette précision, que l’évangéliste Luc croit bon de faire figurer à la fin du récit de la Passion que nous entendions, n’est au demeurant qu’une indication supplémentaire de la temporalité de ces évènements, qu’un détail de l’histoire. Pourtant, en indiquant de la sorte qu’au moment où l’on dépose le corps de Jésus au tombeau, le sabbat commence, Luc en dit beaucoup plus. Cette précision peut, je crois, guider notre manière d’entrer dans le Semaine sainte, nous aider à la vivre dans la foi.
« C’était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat ».

I.- La mort de Jésus en lien avec le temps de Dieu.

Pour entrer rituellement dans le sabbat, les juifs, de nos jours encore, allument un cierge au moment où l’on ne parvient plus à distinguer un fil blanc d’un fil noir, c’est-à-dire au moment où la nuit survient. Ce moment hebdomadaire est en lien avec l’Ecriture, et plus précisément avec le récit de la Création dans le livre de la Genèse. Rappelez-vous. Après chaque jour, nous l’entendrons d’ailleurs à nouveau dans la vigile pascale, le récit est ponctué par ces phrases : « Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir, il y eut un matin », au point même, qu’au sixième jour – le vendredi –, jour de la création des animaux terrestres, ainsi que celui de l’homme et de la femme, Dieu estima que « cela était très bon ».
C’est précisément un même vendredi que Dieu créée sur la croix l’Homme nouveau. Par la mort de Jésus, l’humanité vouée à la mort à cause de son péché, est à nouveau tournée vers la vie. Le septième jour, Dieu se repose de l’œuvre qu’il avait faite. Ce soir-là, Dieu pouvait bien se reposer, puisque son Fils venait déjà, en consentant librement à la mort par amour pour le monde, de sauver la création. La voie de sa Résurrection était déjà tracée.

II. - Les lumières ou l’annonce de la Pâque.

Ce vendredi soir, encore, ne marquait pas un sabbat ordinaire ; c’était celui de la Pâque. Jésus et ses disciples avaient pris ensemble le repas pascal avant de gagner le jardin de Gethsémani au chant des psaumes prescrits par la Loi ce jour-là. Les Juifs étaient donc appelés à commémorer l’arrachement à la servitude, la libération de l’oppression de Pharaon. Le peuple, guidé par Moïse, sortait d’Egypte en direction de la Terre promise.
Alors que les lumières brillent déjà dans les demeures de Jérusalem et de la Palestine ce soir-là, les disciples de Jésus n’espèrent plus la libération tant attendue. Les espoirs portés par leur Maître semblent réduits à néant. « Tous ses amis se tenaient [même] à distance ». La nuit du désespoir est à son comble. Mais n’est-il pas permis de voir dans ces lumières, qui annoncent le sabbat, celles qui symbolisent, au cœur de la nuit noire, la victoire du Christ ?

III.- Relire les évènements avec les yeux de la foi.

Les évangélistes n’ont pas écrit les textes du Nouveau Testament indépendamment de l’expérience de foi qui a été la leur. En restituant la vie de Jésus, ils ont témoigné de leur foi. En relatant la mort de Jésus, ils savent que ce même Jésus ressuscitera. Ils orientent notre regard vers le matin de Pâques. « C’était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat ».
Non seulement le jour du repos de Dieu se profile, mais bien plus celui du début d’une nouvelle semaine. Semaine incomparable à toutes les autres, semaine « où Dieu fait toutes choses nouvelles », semaine de la recréation de l’humanité, semaine inaugurée par la Pâque de Jésus, par son passage de la mort à la vie. Cette semaine-là ouvre une ère nouvelle pour nous. Désormais rien ne sera plus comme avant.

Alors, chers amis, ayons à cœur de vivre cette semaine comme un temps béni qui nous ouvre vers la nouveauté de Dieu ! Que notre participation aux célébrations nous obtienne de passer de la mort à la vie avec Jésus !

AMEN.
Michel Steinmetz †

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