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jeudi 13 mai 2010

Homélie du 7ème dimanche de Pâques (C) - 16 mai 2010

Voici Jésus en prière au milieu de ses disciples…
Nous venons d’entendre les six derniers versets de sa grande prière avant sa mort et sa résurrection, prière qui est son testament, prière dont chaque mot et chaque silence sont tellement chargés d’émotion et de sens ! Jésus est en prière… Et il prie pour nous… pour chacun de nous…
Frères et sœurs, Jésus est toujours, Jésus est éternellement en prière pour chacun de nous ! Son Amour pour un chacun de nous est prière.
En vérité, le Seigneur ressuscité est maintenant en prière au milieu de nous... A chaque fois que nous nous réunissons pour la prière, il est en prière au milieu de nous ; à chaque fois que nous nous recueillons pour prier en silence, il est avec nous, et du plus profond de notre cœur, il prie en nous son Père bien-aimé, qui est notre Père. Et notre plus belle prière, alors, n’est-ce pas de laisser précisément prier Jésus en nous, ou plutôt de nous accorder à sa propre prière. La liturgie est en cela une magnifique école d’humilité et d’harmonie parce qu’elle nous conduit ensemble à nous mettre à l’unisson de cette prière filiale au Père.
En nous invitant à être un comme Jésus l’est avec Dieu son Père, il nous invite à nous laisser unir entre nous et à lui par l’Esprit de Dieu. Cet esprit est reconnaissance ; il nous fait advenir à la vie ; il nous fait entrer dans l’adoration, c’est-à-dire dans l’intimité de Dieu.

I.- Esprit de Reconnaissance

C’est l’Esprit qui nous fait ce don préalable et fondamental de pouvoir reconnaître la présence de Jésus ressuscité vivant en nous et aussi la présence en nous de Dieu notre Père, comme Jésus nous l’avait promis : « Ce jour-là, vous reconnaîtrez que JE SUIS en mon Père et vous en moi et moi en vous ! » (Jn 14)
Et il nous donne aussi cette joie de pouvoir reconnaître Dieu dans le cœur de nos frères ; nous le ferons quand nous serons plus sensibles à tous les germes d’unité qu’à ceux de division ; quand nous relèverons d’abord les bénédictions en nos vies et dans notre monde avant de nous arrêter aux phénomènes de malédiction ; quand nous reconnaîtrons que le Christ ne cesse d’agir avant de nous lamenter sur les attaques de l’Esprit du mal.

II.- Esprit de Naissance


L’Esprit du Père et du Fils nous fait devenir « amour », en nous insérant dans ce qui fait le propre de Dieu, son patrimoine génétique – pourrait-on dire : le Nom de Dieu est l’amour. Lorsque nous sommes ainsi pris dans la relation du Père au Fils, et c’est le propre du baptême que de le faire, nous recevons cet amour en partage ; Il nous fait naître à la vie nouvelle d’enfants de Dieu.
Esprit d’amour, donc, qui nous unit à Jésus ressuscité et avec lui, à Dieu notre Père, Esprit encore qui nous met en relation les uns avec les autres pour l’immense joie de la Communion ! Joie de Dieu et joie des hommes : « Qu’ils soient UN comme nous sommes UN ! Que leur UNITÉ soit parfaite ! » (Jn 17)

III.- Esprit d’adoration

Parce que nous entrons dans l’intimité de Dieu, et c’est là alors le propre de la vie chrétienne, nous avons peu à peu, et souvent avec patience, à adopter la même attitude que celle de Jésus. Elle est fondamentalement marquée par l’adoration. Non d’abord au sens liturgique du terme, mais au sens biblique : celle de l’attitude mêlée de confiance profonde, d’abandon, de louange. Nous sachant tellement aimés, nous sachant aimés à l’infini par l’amour même qui est Dieu, nous pouvons vraiment nous aimer nous-mêmes comme un don de Dieu, et nous pouvons progresser dans l’amour de nos frères en les reconnaissant tous comme des dons de Dieu. Cela est sans doute plus facile à dire qu’à vivre ; nous sommes sans illusion. Mais nous avons aussi la folie de croire et de dire que cela n’est pas qu’une illusion ou une utopie !
Mais pour cela, je ne peux que vous inviter à faire silence, à être attentifs à la présence en vous de Jésus ressuscité et à la présence en vous de notre Père bien-aimé.

N’avez-vous pas vu Jésus, le Jeudi Saint, prosterné devant vous pour vous laver les pieds ? En vérité, c’est lui d’abord qui nous sert...
Alors, prenez souvent de petits moments - et parfois de longs moments - dans le Ciel de votre cœur ou dans une maison de prière, pour aller voir Jésus qui vous sert !
Et c’est aussi ce que nous avons à faire de plus profond et de plus doux maintenant, en cette Eucharistie si nous répondons à l’amour par l’amour. Car c’est notre vocation. Nous sommes invités à devenir « eucharistie » : nous nous unirons à la louange du Fils à son Père dans l’unique Esprit qui nous est commun ; nous nous offrirons joyeusement à la suite de Jésus ; notre vie entière deviendra librement une action de grâce pour ce que Dieu ne cesse de faire en nous et que nous adorons déjà en Jésus son Fils et notre frère.

AMEN.

Michel Steinmetz †

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