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vendredi 6 novembre 2009

Homélie de la solennité de Tous les Saints - Dimanche 1er novembre 2009

Bonne fête à vous tous, frères et sœurs !
Bonne fête à nous, aujourd’hui, futurs saints et saintes !
En ce jour de la Toussaint, c’est notre vocation de chrétiens que nous célébrons. Il y a en en chacun de nous l’étoffe d’un saint et, dès à présent, la sainteté « pousse » en nous à son rythme.
Si donc cette fête est la nôtre, dans tous les sens du terme, c’est parce qu’elle se déploie le long de notre parcours de vie et que même elle relie notre présence sur terre à notre existence au ciel. Au début de cette route, il y a notre baptême. Puis, tels des jalons, ce sont les Béatitudes qui nous guident. Enfin, au terme, il y a l’éternité du Ciel. Ensemble jetons donc un regard sur ce à quoi nous sommes appelés.

I.- Au début de la route, le baptême.

Le baptême nous est commun. Quand nous naissons à la vie, nous demeurons marqués par le péché originel, celui qui, mystérieusement, est la marque de l’humanité. Par le sacrement baptismal - c’est un cadeau inestimable que nos parents nous ont fait et merci à eux de ne pas nous en avoir laissé le choix, nous sommes sauvés parce que marqués de l’Esprit de Dieu. Notre identité spirituelle en ait transformé : il y a en nous un ‘avant’ et un ‘après’. Et même si, par la suite, nous devions rejeter ce don de Dieu, Dieu, quant à lui, ne nous rejetterait pas : nous demeurerions ses enfants en son amour. « Il ne peut se rejeter lui-même », comme dit saint Paul.
Ce lien intime à Dieu se traduit dans le fait qu’Il nous rétablit dans sa parfaite image et ressemblance. De plus, Dieu nous donne en partage sa sainteté. Vous savez bien tout le poids que cela peut avoir de dire de quelqu’un que c’est un saint ; eh bien, Dieu nous fait ce cadeau-là ! Il nous met à part, comme un père a le souci de protéger son enfant chéri. Ce don, nous en faisons tous l’expérience, est malmené quand nous avançons dans la vie : en proie à la tiédeur de notre foi, mis à mal par notre péché et notre soif de domination, blessé par notre orgueil.

II.- Les Béatitudes pour nous guider.

Au bord du chemin escarpé et dangereux de l’existence, les Béatitudes de l’Evangile nous rejoignent tels des jalons. Ces paroles de Jésus, simples et fortes, se retiennent par cœur : nous les prions, nous les chantons, nous les méditons. Elles colorent certains moments de notre vie.
Mais, ne faisons-nous pas de temps à autre un contre-sens ? Les entendons-nous bien comme des Béatitudes, c’est-à-dire comme des paroles de bonheur et de joie ? Il arrive que l’on veuille nous faire vivre la foi comme un chemin de bonheur obligé. Jésus t’aime alors tu dois être heureux. Jésus est avec toi alors tu dois être dans la joie. Jésus est vivant alors tu ne peux pleurer. Pourtant, quand je suis abattu par la fatigue, les soucis, l’angoisse de la maladie, quand je pleurs un être cher dont la blessure de l’absence ne se cicatrise pas, suis-je pour autant un mauvais chrétien ? Dois-je avoir mauvaise conscience de ne pas arriver à me réjouir, à danser, à chanter ?
Non, car ce n’est pas là le sens des Béatitudes. Ecoutez-les bien ! Ecoutez Jésus parler à votre cœur ! « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux ! Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ! Heureux sont qui sont persécutés pour la justice, le Royaume des Cieux est à eux ! ». Et pour être heureux en Christ, il ne nous est pas demandé non plus d’aller au devant des détresses, mais si nous y sommes, si nous devions y être confrontés, la parole de vie et de miséricorde nous rejoint : soyez-en sûrs, dit Jésus, à ce moment-là non seulement je serai tout près de vous, m’unissant moi-même à vos pleurs, à vos cris, à vos doutes, mais encore vous serez déjà tout proches du Royaume de mon Père. Alors, il y aura un véritable motif de réjouissance en nous rappelant que nos noms sont déjà inscrits dans le cœur de Dieu.

III.- Au terme, le Ciel.

Quand les Béatitudes auront été pour nous, comme elles l’ont été pour les saints et saintes de notre Eglise, des paroles de vie ; quand à la question « Qui pourra gravir la montagne du Seigneur ? », nous pourrons répondre avec le psalmiste : « l’homme au cœur pur et aux mains innocentes » (ps. 23) en nous y reconnaissant, alors, ce jour-là, nous ferons partie de la grande foule des sauvés. Nous aussi nous nous tiendrons debout « devant le trône en présence de l’Agneau » dans la Jérusalem céleste en rejoignant cette foule immense « de toutes nations, races, peuples et langues ». Splendide vision d’une création radieuse et harmonieuse, délivrée enfin de toute injustice, de toute barbarie, de tout fléau. Oui, faisons ce doux rêve, tout en ayant la certitude dans la foi qu’il se réalisera, car Dieu nous l’a promis.
Ce jour-là encore, nous prendrons toute la mesure de l’amour de Dieu et peut-être nous sentirons-nous bien petits de ne pas l’avoir aimer plus encore. « Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra en pleine gloire, nous serons semblables à lui par ce que nous le verrons tel qu’il est ». En attendant, « tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur » (1 Jn). La voilà la clé : pour gravir la montage du Seigneur, pour prendre place dans le lieu saint de son cœur, nous devons nous purifier, nous sanctifier. En demeurant dans l’espérance dans laquelle notre baptême nous établit, nous décidons d’emprunter le chemin de la vie, nous savons que nous pouvons mettre nos pas dans les traces des saints qui nous ont précédés et qui, maintenant déjà, nous appellent à rejoindre la Jérusalem d’en haut.

« Nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Eglise, que tu nous donnes, Dieu, en exemple » (préface). Oui, frères et sœurs en sainteté, hâtez le pas, empressez-vous de vivre les Béatitudes, rappelez-vous que pour nous, baptisés, la route a déjà commencé ! Vraiment, vous pouvez tressaillir de joie car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu !

AMEN.

Michel Steinmetz †

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