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vendredi 30 novembre 2007

Homélie du 1er dimanche de l'Avent (A) - 2 décembre 2007


Le temps de l’Avent nous rappelle que toute notre existence de croyant est tendue et tournée vers le Christ, Christ dont nous nous préparons à célébrer sa venue parmi nous – c’est la fête de Noël -, Christ que nous nous préparons en veillant dans la foi à accueillir au dernier jour, Christ encore dont nous préparons chaque jour la venue toujours plus intense en nos vies.
Le texte de la préface, qui ouvrira tout à l’heure la grande prière eucharistique, nous redit que Jésus est déjà venu « pour nous ouvrir le chemin vers le salut » et qu’aujourd’hui, faisant route sur ce chemin, nous attendons qu’Il revienne dans sa gloire. « Alors nous posséderons en pleine lumière les biens qu’Il nous a promis ».
Durant quatre semaines, nous allons nous préparer, revenir à l’essentiel et nous rééduquer pour toujours veiller et mieux veiller. Il y a bien sûr le temps de l’insouciance, qui nous emmène loin de Dieu et qui nous guette facilement ; il faut alors réentendre le message du Christ pour saisir qu’il y aura un « avant » et un « après » afin de revenir à la nécessité de la vigilance. Enfin, parce que loin de l’insouciance et bien établis dans la vigilance, nous attendons sereinement le Jour de Dieu.

I.- Le temps de l’insouciance ou le temps de « l’avant ».

Jésus lui-même compare son retour dans la gloire aux événements qui ont précédé le déluge. « A cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé est entré dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a engloutis ». Vie d’insouciance, de bohème, de facilité… Jésus ne condamne curieusement pas ce type d’existence mais il pointe du doigt sa légèreté.
N’expérimentons-nous pas cela ?
La vie est pour certains d’entre nous facile et agréable : nous profitons d’une bonne situation matérielle et professionnelle, nous avons ce qu’il nous faut, nous goûtons de larges plages de temps libres qui nous permettent d’avoir bien des loisirs… alors, nous nous laissons glisser et porter par le cours de la vie. Nous en oublions Dieu. J’ai ce qu’il me faut alors pourquoi ferai-je encore appel à lui ?
Pour d’autres en revanche, la vie n’est pas facile, n’est pas belle. En proie aux difficultés conjugales, familiales, financières, en prise avec la maladie, l’exclusion, le chômage, nous nous exténuons à crier vers Dieu. Alors arrive un moment où nous baissons les bras, nous nous épuisons et nous nous laissons emporter par tant de difficultés. Nous nous éloignons de Dieu.
Le danger, chers amis, de l’insouciance est bien réel dans un monde où tout bouge et change si vite, où nous courrons après le temps et la dernière mode. Que faisons-nous pour y résister ?

II.- Le temps du monde nouveau ou le temps de « l’après ».

Que pouvons-nous saisir de la nouveauté, puisque, par définition, elle nous est inconnue ? Seules les images nous font accéder à ce mystère. « L’heure est venue de sortir de votre sommeil. […] La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche », affirme saint Paul en écho à Isaïe. En évoquant le déluge, le Christ ne veut pas nous terroriser, il nous fait comprendre qu’avec lui s’opère une rupture radicale et sans détour. Sa manifestation glorieuse est un évènement total parce qu’il concerne tous les hommes, et tout ce qui fait la vie des hommes : manger, boire, se marier… Rien ne sera plus comme avant c’est notre seule certitude !
Si vous n’avez guère envie – et cela se comprend ! – d’être « engloutis », sachez qu’il s’agit, en grec, du verbe « enlever », que le Christ s’est appliqué à lui-même en annonçant : « Un temps viendra où l’Epoux leur sera enlevé » (Mt 9, 15). Nous voilà donc rassurés et en bonne compagnie !
Mais ce monde nouveau prend forme d’ores et déjà dans le monde d’aujourd’hui, d’où la mention des hommes aux champs et des femmes aux moulins. Dieu nous visite dans la banalité de notre quotidien, lieu, nous le savons, de notre combat et de notre fidélité. C’est là que s’opère un discernement, il y a ce qui est à prendre et ce qui est à laisser. Citoyens du monde, nous sommes appelés à devenir des veilleurs, des sentinelles qui rejettent les activités des ténèbres et marchent à la lumière du Seigneur.

III.- La nécessité de la vigilance : aujourd’hui.

« Si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laisser percer le mur de la maison ». Mais nous ne savons pas à quelle heure, à quel moment, nous allons nous laisser distraire… Que de fois, même quand nous prions, nous rendons nous compte après coup que nous pensions à bien des choses mais pas à celles de Dieu ! Alors il faut veiller, veiller à chaque instant, veiller toujours. Le voleur qui ravit nous attention est sournois : il sait dans sa malice à quel moment et comment il nous fera sombrer.
Le temps de l’Avent est pour nous une belle opportunité : celle de nous donner les moyens de notre vigilance. Tout vigile a un entraînement : il sait ce qu’il a à faire et comment il doit le faire. Chrétiens, disciples du Christ, nous devons nous entraîner. Pourquoi alors ne pas décider aujourd’hui de prendre chaque jour un petit temps de prière, seul ou mieux encore en famille ? Pourquoi ne pas vous réunir le soir quelques minutes, parents et enfants, pour prier ? Pourquoi ne pas fréquenter la Parole de Dieu, parole de vie et de vérité ? Vous avez bien une Bible, ou un missel ; vous avez vos livres de chants qui peuvent être un support. Pourquoi ne pas fréquenter les sacrements : se laisser toucher par le Pardon libérateur du Christ en vivant le Sacrement de la Réconciliation sous sa forme individuelle ? Vous n’avez rien à perdre, mais, au contraire, tout à gagner. Donner un peu de votre temps au Christ. Faites-le pendant ces quatre semaines de l’Avent. Vous verrez que si vous vivez en vérité, votre existence en sera changée parce que vous laisserez le Christ vivre en vous.

Vous vous préparerez à accueillir le Petit Enfant de la Crèche, vous resterez tournés vers son retour dans la gloire, bien que ne connaissant pas le moment où cela se passera. Certains seront pris, d’autres laissés. Laissez le Christ vous prendre avec Lui !
Le temps de l’Avent, alors, sera pour vous ce temps de préparation, mais bien plus encore le temps de la Venue du Verbe, du Christ-Seigneur, en vos âmes !

AMEN.

Michel Steinmetz +

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